Dans un pays qui respecte le principe de partage des pouvoirs, l'éclipse du président que n'accompagne pas une explication officielle est vécue comme un scandale d'Etat.
Chez nous, alors que le président a fait main basse sur tous les pouvoirs, qu'il tient désormais toutes les manettes du pays, on en est à spéculer sur son sort pendant des jours sans avoir de réponse...
La seule ou presque qui nous parvient, par la voix d'un de ses affidés, consiste à nous dire que nous sommes sans moralité... Parce que nous nous serions rendus coupables de funestes supputations au sujet de la sainte personne du prince. Le monsieur, il est vrai, parle du haut de son autorité de député, siégeant dans un parlement élu par 11% du peuple.
Bien sûr, en vertu de sa haute moralité, ces 11% n'ont pas de mal à représenter le peuple tout entier, et ils ne l'empêchent aucunement, lui, de parler en son nom.
Les leçons de morale d'un concitoyen qui a accepté de se porter candidat à l'élection d'un parlement fantoche et qui a accepté ensuite d'y siéger malgré le désaveu populaire sont des leçons qui valent certainement leur pesant d'or.