Trêve d’illusions et de tergiversations…

Tous nos partenaires étrangers reconnaissent l'inévitabilité et le caractère primordial d’un accord Tunisie-FMI avant le déboursement de toute assistance financière significative à la Tunisie.

Après l’ambassadeur chinois qui a balayé du revers de la main l’illusion d’une alternative financière chinoise à un accord avec le FMI et les faux fuyants des « frères arabes », le secrétaire d’état américain Blinken vient de rappeler à son homologue italien la nécessité d’un accord préliminaire avec le FMI, même sous de nouveaux termes, à toute éventuelle assistance européenne pour éviter que la Tunisie ne tombe dans « un précipice économique ».

Après plusieurs mois de manœuvres apparemment stériles, nous nous retrouvons à la case départ et ce ne sera pas un tête à tête avec l'extrême droite européenne, regardée avec suspicion par l’administration Biden et l’ensemble de la classe politique américaine, que l’abysse économique sera évité.

Tout affaiblis apparemment par l'évolution du conflit russo-ukrainien, les Etats-Unis d'Amérique jouent encore un rôle déterminant dans tout ce qui concerne la Tunisie qui s’est vu accorder depuis 2015 le statut d'allié majeur des Etats Unis d'Amérique non-membre de l’OTAN.

Comme dans toute relation contractuelle, morale ou politique, les droits sont associés à certaines obligations.

A cet égard, la clé de chiffrement de la politique américaine vis à vis des récents développements politiques en Tunisie se trouve selon toute probabilité dans la lettre, sous forme d’injonction, adressée le 26 octobre 2022 par les présidents de la majorité démocrate et de la minorité républicaine de la commission des relations étrangères du sénat américain au secrétaire d’état Blinken qui dit en substance ce qui suit (extraits de la lettre dans sa version originale):

Citation:

« We now urge your administration to press for synchronized efforts with our G7 partners to address the erosion of Tunisian democracy and mitigate the effects of the country’s economic crisis….Recent rapid assistance, for example, will support vulnerable Tunisians without legitimizing Saied’s autocratic agenda….

However, many members of the G7 have not conditioned assistance on democratic reforms in the same way as the United States…. The G7 must speak with a unified voice and condition assistance on clear democratic reform benchmarks, to include reinstating an independent judiciary, removing restrictions on political parties, protecting freedom of the press, and allowing unfettered election observation.

Tunisians face more than just political uncertainty…..President Saied actions have only served to centralize his own power and have failed to address the root causes of Tunisia’s economic troubles. Unless the United States and like-minded partners reinforce the urgent need for a return to democratic processes and institutions, Tunisia will slide into further instability. »

Fin de citation.

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