Depuis 2011, les gouvernements se suivent et ont tous eu pour dénominateur commun une frilosité croissante à l'égard d’une administration sclérosée et anachronique et d’un syndicalisme féodal qui ne veut pas lâcher son domaine public qui constitue pour lui un butin de décennies d'extorsion sous couvert de défense des travailleurs et de politique sociale alors qu’il n’a fait qu'anémier le marché de l’emploi et contraindre l’état à détourner les budgets requis par l'éducation, la santé et l’infrastructure pour combler le déficit abyssal et chronique d’entreprises publiques qui mériteraient, s'il en était, le prix Nobel de la gouvernance calamiteuse et de la corruption de la pire espèce.
Refuser de moderniser et de numériser l’administration en la ramenant à des ratios internationaux et persister dans la soumission à l'extorsion pratiquée par les entreprises publiques sous couvert de slogans pompeux et trompeurs de souveraineté nationale et du rôle social de l’état ne fera qu’accentuer l'incapacité de l’état à honorer ses obligations les plus essentielles et à entraîner l'écrasante majorité du peuple tunisien dans la pauvreté et le dénuement les plus abjects.
En dépit des gesticulations pour amuser la galerie et distraire l’opinion publique, toute poursuite du refus d’engager les véritables réformes aura des conséquences tragiques pour les Tunisiens et très probablement pour l'état tunisien qui fait face à une crise existentielle.