Les 7 crimes qui rendent un gouvernement génocidaire

La journaliste australienne lucide et courageuse, Caitlin Johnstone, affirme[1] que si un gouvernement devait initier le génocide d’un peuple – une stratégie destinée à durer dans le temps, des années ou des décennies, à moins qu’il ne réussisse à le chasser de sa terre par la force – cela commencerait par l’élimination d’un maximum de femmes et d’enfants[2]. Leur suppression, comme on le voit[3], résoudrait le problème au berceau, c’est le cas tragique de constater, d’empêcher la reproduction d’un peuple que cet hypothétique gouvernement génocidaire avait l’intention d’anéantir. À y regarder de plus près, ce gouvernement ferait exactement ce qu’Israël fait à Gaza.

Ce gouvernement génocidaire ciblerait alors les civils et les infrastructures civiles pour rendre très difficile, voire impossible, l’élimination de la population pour survivre. Il se trouve que c’est exactement ce qu’Israël est en train de faire à Gaza[4].

Ce gouvernement génocidaire ciblerait donc aussi les centres culturels, dans le but de détruire les racines historiques de la population à réprimer, en démolissant les lieux de culture, les musées et les édifices religieux[5]. C’est peut-être aussi une coïncidence, mais c’est exactement ce qu’Israël est en train de faire à Gaza.

Cet hypothétique gouvernement génocidaire tenterait également de frapper les membres les meilleurs, les mieux préparés et les plus compétents de cette misérable population, en exterminant les médecins, les avocats, les universitaires, les journalistes et les leaders d’opinion, afin d’empêcher la reconstitution possible de cette civilisation qu’il a l’intention d’effacer de la carte du monde. Encore une fois, c’est exactement ce qu’Israël fait à Gaza.

De plus, afin de partager la responsabilité des crimes commis (on ne sait jamais si un jour quelqu’un sera peut-être tenu responsable !), ce gouvernement hypothétique encouragerait tous les membres de la direction du pays (pas seulement le gouvernement) à utiliser une telle rhétorique génocidaire, déguisée ou ouverte, de sorte qu’un tel projet apparaisse comme un choix de tout le pays. Il ne s’agit pas seulement de quelques secteurs politico-militaires qui ont temporairement perdu la tête. C’est peut-être une coïncidence, mais certaines expressions utilisées par le gouvernement israélien (par exemple Yoav Gallant, ministère de la Défense, selon lequel les Palestiniens sont des animaux humains[8]) lorsqu’il explique au monde ce qu’il a l’intention de faire à Gaza[9] me viennent à l’esprit.

Ce même gouvernement génocidaire s’attaquerait alors à la population indésirable par tous les moyens - bombardements aériens, phosphore blanc ou toute autre bombe de couleur - la forçant à se diriger vers la frontière[10], puis mettant les autres nations face au choix tragique d’accueillir cette misérable humanité, avec tous les inconvénients politiques et sociaux qu’un tel choix entraînerait. Ou d’assister à un autre massacre, sur la base du principe du droit international auto-généré par ce même gouvernement génocidaire et résumé comme suit : « Je vous ai prévenus, ne faites pas semblant d’ignorer les conséquences de votre inaction coupable. » Et pour aider ces nations à se décider rapidement, les explosifs de toutes sortes continueraient à pleuvoir sur ces gens, tandis que leurs espaces de vie se rétréciraient de plus en plus, inexorablement.

Que le gouvernement génocidaire, enfin, une fois débarrassé de cette population encombrante, repeuplerait la terre laissée vide avec des gens compatibles, en ce qui concerne l’éthique et la civilisation juridique nationale ou internationale, cela ne peut qu’être imaginé.

Eh bien, c’est peut-être une autre coïncidence, mais c’est précisément ce qu’Israël est en train de faire à Gaza, sous les yeux inertes ou ternes du monde entier et avec l’ignoble couverture (médiatique, financière et militaire) de la superpuissance américaine, un pays où le gouvernement, l’État profond et l’État permanent (finance, industrie militaire et renseignement) lorsqu’ils traitent avec le Moyen-Orient doivent rendre des comptes à Israël [11] (dont les intérêts en Amérique sont représentés par le très puissant AIPAC [12] ), si nécessaire même contre les intérêts mêmes de la nation américaine, qui divergent parfois (quoique rarement) de ceux de l’État juif. Et tout cela au mépris de tous les critères de démocratie, de responsabilité légale et d’équité, ainsi que d’une dose très minime d’humanité. Honte!


NOTES

[1] ttps://www.caitlinjohnst.one/p/if-i-were-going-to-commit-a-genocide?utm_source=post-email-title&publication_id=82124&post_id=139375098&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=13lc4d&utm_medium=email

[2] https://www.savethechildren.net/what-we-do/emergencies/gaza-emergency

[3] https://twitter.com/AbbyMartin/status/1730423048766144567

[4] https://www.972mag.com/mass-assassination-factory-israel-calculated-bombing-gaza/

[5] https://twitter.com/Pdeepdive/status/1729551070752276799

[6] https://www.newarab.com/news/israel-deliberately-destroying-cultural-sites-gaza-0

[7] https://twitter.com/Pdeepdive/status/1726886427471028663

[8] https://twitter.com/docjazzmusic/status/1723568797427142861

[9] https://twitter.com/docjazzmusic/status/1723568797427142861

[10] https://twitter.com/caitoz/status/1730703587494531472

[11] Le lobby israélien et la politique étrangère des États-Unis, J. Mearsheimer et S. Walt, Asterios Ed., 2023

[12] Comité des affaires publiques américano-israéliennes

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات