L'histoire nous le dit. Le Croissant fertile et une morphologie purement méditerranéenne de la terre, partagée avec le Liban et la Syrie. Orangers, vergers, oliviers, champs cultivés, villes anciennes et magnifiques. Les premiers notables palestiniens partis étudier à l'étranger. Les belles maisons en bord de mer. Les premières automobiles des années 1920. Le port de Jaffa. Les plus anciennes églises de la chrétienté. Et même s'il s'était agi d'un désert, cela n'aurait pas justifié ce qui s'est passé.
Ils vous diront que la Palestine n'était pas un État. En fait, la Syrie, le Liban ou la Jordanie ne l'étaient pas non plus. Il s'agissait de provinces de l'Empire ottoman qui allaient plus tard être constituées en États, exactement de la même manière que les États européens l'ont été avec la dissolution du Saint Empire romain germanique (et les luttes interminables qui ont suivi).
De toute façon, qu'il s'agisse d'un État ou d'une province, quelle différence cela fait-il ? Les gens y vivraient même s'il s'agissait d'une municipalité. Ils vous diront que c'est une guerre de religion. Rien n'est plus faux. En Terre sainte, les croyants de toutes les religions ont vécu en paix jusqu'à l'avènement du sionisme, qui a fait de la Palestine un État exclusivement réservé aux Juifs, d'où tous les autres ont été progressivement chassés.
Le rabbin David Weiss, du groupe antisioniste orthodoxe Naturei karta, a plus d'une fois remercié le monde islamique, et la Palestine en particulier, d'avoir accueilli les Juifs chassés d'Europe à la suite de la Reconquista catholique. Il s'agit d'une lutte anticoloniale et d'une lutte pour la poursuite des droits humains et politiques. Dans la Palestine libre, il y aura de la place pour tout le monde, y compris pour les justes qui ont défendu leur droit.
La Palestine n'a jamais construit de ghettos. Pont de civilisations et de cultures, elle les a toutes englobées, sans crainte, comme le savent et le peuvent ceux qui ont des milliers d'années d'histoire derrière eux. Ils vous diront qu'il y a sept mille ans, c'était eux qui possédaient cette terre. Rien n'est plus faux. Les tribus nomades juives ont vécu en se déplaçant dans tout le Moyen-Orient, même dans les zones désertiques du Néguev. Des territoires, comme la Palestine, habités depuis la nuit des temps par des peuples indigènes qui n'ont jamais quitté leur terre et qui l'ont nourrie au fil des millénaires. L'histoire le dit, l'archéologie le dit, même la Bible le dit, ce texte religieux qu'ils ont pris comme garant de leurs revendications territoriales, une aberration sans fin.
Et même si c'était vrai, essayez de vous demander qui vivait il y a deux mille ans à l'endroit où vous vous trouvez actuellement et vous comprendrez le niveau de folie inhérent à cela. Ils vous diront qu'ils ont acheté cette terre. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que même si j'achetais cent mille hectares de terre en France, cela ne me donnerait pas le droit d'y créer un État. La France était et restera la France.
Ils vous diront qu'il s'agit de territoires conquis par la guerre. Et encore : pas un pouce de territoire ne peut être conquis par la guerre. Nous ne sommes plus au Moyen-Âge. Les cartes des États ont toutes été remises à l'ONU. Tous sauf un. Devinez lequel. Ils vous diront que la lutte palestinienne est du terrorisme. J'en appelle une fois de plus au droit international, qui définit la lutte des peuples sous occupation, même la lutte armée, comme légitime. Et je vous rappelle que Nelson Mandela a été traité de terroriste par le gouvernement sud-africain de l'apartheid. Tout ce qu'ils ont invoqué pour justifier ce qui s'est passé en Palestine est faux et sans rapport avec la logique la plus élémentaire. S'ils vous le disent, vous leur répondez.