La publication des résultats des tests OSCE PISA, comme chaque année, a donné lieu à une grosse vague de discussions. Et comme chaque année, il vaut la peine de se rappeler qu'un tel enthousiasme est déplacé parce qu'ils ne mesurent pas du tout l'efficacité comparative supposée des systèmes scolaires nationaux.
En fait, il n'est pas possible de mesurer avec un test les succès de formation de structures complexes qui diffèrent selon l'histoire, les priorités culturelles, la composition sociale, les besoins et les modèles organisationnels.
Ainsi, même si une telle chose était possible, ces tests présentent trois défauts structuraux qui infectent sa valeur. Tout d'abord, les tests sont différents d'un pays à l'autre avec des écarts importants dans le degré de difficulté. Deuxièmement, la composition de l’échantillon change considérablement : il y a des pays, majoritairement à l'est, qui n’autorisent que les étudiants des lycées urbains à participer aux tests.
Dans d'autres pays, l’échantillon est formé de façon cavalière ou d'une manière différente. Troisièmement, le nombre de jeunes de 15 ans qui participent pour représenter leur nation dans de nombreux pays est trop faible. Je fais remarquer, même si je me surprends personnellement pour mes propres limites, que certains mathématiciens ont également critiqué les modèles utilisés pour valider les données.
Alors à quoi sert ce machin? Ces tests doivent fournir une licence scientifique à l'organisation qui les promeut, c'est-à-dire à l'OSCE elle-même, qui donne ensuite ses conseils aux nations individuellement, qui sont alors toujours les mêmes : s'attaquer au système public, réduire le contenu culturel au lycée, promouvoir la concurrence à tous les niveaux de compétences, augmenter radicalement les impôts des universités, mettre en place un système de prêts d'honneur pour les étudiants afin qu'ils soient disponibles au chantage lorsqu'ils entrent sur le marché du travail.
Ce programme, s'il était présenté franchement, apparaîtrait immédiatement comme un programme néolibéral, présenté avec l'épice de quelques chiffres farfelus, selon la recommandation de la Science.