L’ONU demande à Israël l’ouverture d’une enquête sur « la possible commission d’un crime de guerre » à Gaza, le sujet est on ne peut plus sérieux, et pourtant j’ai une envie folle de rire. En effet, Israël qui assassine des journalistes afin de tenter de garder le voile sur ses crimes de guerre et sur cette tentative d’épuration ethnique dont se rendent coupables ses armées, devrait, au nom d’un sens de la justice, qui lui est totalement étranger, autoriser une commission d’enquête… Quelle hérésie !
On note que le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme ne se mouille pas trop, il ne faudrait pas qu’Israël prenne au sérieux la demande et se fâche, donc il réclame une enquête sur la « possible commission d’un crime de guerre » par ses forces à Gaza, disant avoir reçu des « informations inquiétantes » sur la mort mardi de « 11 Palestiniens non armés ». Onze palestiniens !
Comme prévu Israël a rejeté ces accusations.
En effet comment penser que la seule démocratie du Moyen-Orient pourrait se rendre coupable de ne pas respecter le droit international ? Comment peut-on penser que le peuple juif qui a vécu l’holocauste et une tentative d’extermination (par les occidentaux) pourrait reproduire l’histoire en se rendant acteur de l’horreur qu’il a vécu et en infligeant le même sort au seul peuple qui ne lui a jamais fait aucun mal ?
Mais alors comment expliquer le dernier bilan qui fait état de 20.000 personnes assassinées à Gaza depuis le début de la guerre – dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes – et plus de 50.000 blessées ?
Israël, pour justifier son inhumanité (qui n’a d’égale que celle de tous les dirigeants occidentaux) pour expliquer ses bombardements aveugles sans distinction, veut nous faire croire que le Hamas utilise sa population comme bouclier humain. Et tout le monde fait semblant de croire une absurdité pareille. Mais qui a choisi d’exposer Gaza et ses 2 millions d’habitants à un blocus total ? Les combattants du Hamas ne pourraient même pas s’extraire de Gaza pour choisir un autre « champ de bataille ».
Mais si l’objectif du Hamas était d’avoir des boucliers humains pourquoi n’a-t-il pas plutôt utilisé les otages, comme le font toujours tous les preneurs d’otages ?
Israël n’a, à aucun moment tenté une négociation en vue de libérer les personnes retenues par le Hamas, pourquoi ? Et au contraire quand des otages se sont présentés arborant des drapeaux blancs, ils ont été abattus comme des chiens par les troupes nazies de l’état d’Israël. Pourquoi ? Est-ce pour que le monde n’apprenne pas que les otages du Hamas étaient bien traités, alors que ceux de l’armée israélienne étaient maltraités, torturés ?
Donc le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme qui demande timidement une enquête sur une « possible commission d’un crime de guerre » par ses forces à Gaza, disant avoir reçu des « informations inquiétantes » sur la mort mardi de « 11 Palestiniens non armés », se moque bien du monde ou alors il considère que les quelques 8.000 enfants étaient des terroristes surarmés… Sur les quelques 20.000 personnes massacrées par ses troupes, il n’y aurait que 11 civils ?
Il n’y a pas très longtemps les européens étaient choqués (à juste titre) par ces jeunes embrigadés par l’État Islamique qui rejoignaient le théâtre des opérations, et certains se sont vus traduits devant les tribunaux à leur retour. Aujourd’hui, comme cela se produit à chaque guerre que lance Israël contre les Palestiniens, des milliers de jeunes occidentaux se précipitent pour participer à la curée et faire couler leur quota de sang d’innocents, sacrifiés sur l’autel de la colonisation et du racisme le plus abject. Et déjà des voix s’élèvent, en France, pour demander que soient jugés les milliers de militaires français engagés au sein des forces armées israéliennes (4185 selon Le député insoumis Thomas Portes). Mais des voix qui, comme d’habitude, seront complètement ignorées. Il s’agit de représentants du « peuple élu », ils ont assurément tous les droits. Même celui de commettre des crimes de guerre…
Le monde est en déficit cruel d’humanité, alors qu’il se gargarise de discours pompeux sur les droits humains, la liberté, la démocratie… Un tas de concepts qui sonnent de plus en plus creux, complètement vidés de leur sens.