Je ne vois pas très bien à quel film hollywoodien médiocre ceux qui parlent de « guerre » en Palestine font référence. Bien sûr, ce terme peut toujours être utilisé de manière générique, mais les comparaisons avec les conflits réels entre armées sont tout à fait déplacées. La comparaison même avec la guerre désastreuse de Bush contre le terrorisme est plutôt fragile, puisqu’Israël n’a pas frappé le quartier général au Qatar où résident les dirigeants du Hamas.
L’opération en Palestine est en fait une opération de nettoyage ethnique menée par une armée régulière contre un peuple sans État et sans armée, soumis depuis des années de manière barbare et meurtrière et contraint à maintes reprises d’abandonner ses terres. Il ne s’agit que d’une partie d’une opération policière menée contre certaines organisations terroristes et en particulier contre le Hamas, dont les groupes armés ne peuvent en aucun cas être comparés à ceux d’une véritable armée. Les attaques contre le Hamas sont, en outre, secondaires et souvent spécieuses pour justifier les actes d’extermination et de destruction généralisée de tout ce qui est palestinien.
C’est aujourd’hui que s’ouvre le procès de La Haye pour génocide contre Israël demandé par l’État d’Afrique du Sud. Je trouve honteux et ignoble que l’Union européenne ne se soit pas jointe à cet appel à la condamnation. En effet, les pays de notre continent montrent qu’ils sont en proie à une dérive de pensée, à un repli nihiliste qui conduit à une action opportuniste sur l’échiquier international et qui vise à sauver les apparences avec une rhétorique hypocrite et souvent misérable.
Cette pente glissante est le signe d’un déclin européen. Nos pays comptent de moins en moins. Leur poids culturel et économique est de moins en moins déterminant par rapport aux réalités émergentes.
Bien sûr, les États-Unis, nos alliés, restent une superpuissance capable de défendre ses propres intérêts et d’exercer sur nous un pouvoir de contrôle encore redoutable. Cependant, eux aussi doivent faire face à la vitalité intellectuelle, économique et sociale d’autres réalités en Asie et en Afrique. C’est peut-être vrai, nous méritons toute cette honte.