La décision d’agrandir l'aéroport (qui n’est plus international) de Tunis Carthage semble s'insérer dans une série de décisions visant à ressusciter des entreprises publiques sous performantes, en cessation de paiement ou pire d'activité.
Cet aéroport, censé être le premier point d'accès de l'héritière de Carthage et importante destination touristique a quelque chose de déprimant pour tout tunisien qui a visité d'autres pays et constaté les progrès réalisés ailleurs et la notion particulière du progrès en Tunisie qui oscille désormais entre stagnation et recul.
Outre son emplacement qui impose des contraintes sécuritaires et immobilières au grand Tunis, cet aéroport est de l'avis de nombreux usagers et observateurs tunisiens trop vétuste et pratiquement trop anachronique pour nécessiter de nouveaux investissements.
Le concept moderne de transport nécessite des plateformes multimodales et une fluidité des passagers et des marchandises qui semble dicter depuis au moins deux décennies le transfert de l’aéroport principal de Tunisie vers un site plus dégagé avec la logistique appropriée en évitant les erreurs qui ont fait de l’aéroport d’Enfidha un éléphant blanc et un projet dont les activités et les retombées économiques sont très en deçà des attentes et des normes internationales.
Des observateurs tunisiens et étrangers semblent réserver leur avis sur la volonté réelle d'engager des réformes en Tunisie tant que le principal nœud logistique qu’est le premier aéroport du pays ne sera pas abordé avec audace et une vision moderne loin du surplace et du replâtrage.