Alors que le préjudice causé par le partage colonial au Moyen Orient notamment par l’accord Sykes-Picot est remis en cause, l’Afrique semble prendre timidement cette direction pour se débarrasser des derniers vestiges de la colonisation.
Bien que l’Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et son héritière l’Union Africaine (UA) aient érigé comme un principe sacro-saint l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation et au vu du préjudice ainsi causé à de nombreux peuples et pays africains en raison du dépeçage territorial commis par des puissances coloniales qui ne voyaient dans ces découpages et arrangements territoriaux que leurs intérêts surtout que la plupart de ces puissances coloniales caressaient le rêve de garder indéfiniment ces possessions coloniales, le temps est venu de corriger les crimes coloniaux et d’envisager une rectification des frontières selon les tracés historiques et pré-coloniaux afin d'éviter des situations qui ne peuvent que créer des tensions à l'intérieur des pays découpés arbitrairement et entre pays lésés par la colonisation et ceux qui ont bénéficié des larcins coloniaux et qui pourraient être perçus comme coupables de recel de biens et territoires acquis sous la contrainte des armes.
Le tracé actuel de nombreuses frontières africaines est malheureusement un immense Sykes-Picot dans l’attente d’une réconciliation avec l’histoire ainsi que la souveraineté et l'intérêt des peuples africains.
En dépit des susceptibilités et du malaise que cette question pourrait susciter, il est indéniable que le découpage colonial a lésé de nombreux pays africains tant au niveau de la cohésion ethnique et sociale que des ressources naturelles.
Le nouvel ordre mondial tant souhaité porte également une remise en question des séquelles du passé colonial. L’histoire n'a jamais été figée et a nécessité de temps à autre des correctifs et des ajustements frontaliers et territoriaux.
L’Union Européenne et le conflit russo-ukrainien sont des modèles diamétralement opposés répondant à la logique de solutionnement par différents moyens et méthodes des contentieux territoriaux. Il revient aux peuples et à leurs dirigeants de choisir la meilleure approche.