Toutes les atrocités que l’on peut imaginer, Israël semble les avoir toutes commises. Bombardements de civils tuant des femmes et des enfants, soit plus de la moitié des 30 000 personnes assassinées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Destruction d’hôpitaux, de cimetières, de patrimoine artistique. Dans ce bestiaire, il apparaît que l’armée israélienne dans la bande de Gaza a écrasé des civils palestiniens avec des chars et d’autres véhicules militaires blindés à plusieurs reprises, tuant des dizaines de personnes, selon un rapport d’Euro-Med.
Après tout, comme l’a écrit l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano :
« L’armée israélienne, la plus moderne et la plus sophistiquée du monde, sait qui elle tue. Elle ne tue pas par erreur. Elle tue d’horreur. Les victimes civiles sont appelées dommages collatéraux, selon le dictionnaire des autres guerres. »
En ce qui concerne les atrocités commises par Israël que nous allons examiner dans le rapport Euro-Med, il est juste de considérer que les peuples, ou quel que soit le nom que vous voulez donner à l’opinion publique, sont parvenus à un détachement total de leurs gouvernements, en particulier en Occident, en organisant continuellement des manifestations, des boycotts et des campagnes d’opinion.
Dans la soi-disant communauté internationale, représentée par les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, le Japon, l’Australie, la Corée du Sud, l’opinion publique a maintenant atteint une nouvelle prise de conscience, une conviction qui jette le discrédit total, pour ne pas dire la délégitimation, à l’égard de leurs gouvernements qui continuent de soutenir Israël dans le génocide qu’il commet dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
C’est précisément le génocide en cours à Gaza, au-delà de ce qui pourrait être les décisions des tribunaux internationaux, qui marque une tache indélébile sur Israël et ses partisans.
Ce qui se passe à Gaza, comme en Ukraine, ouvre la voie à de nouveaux scénarios mondiaux, à de nouveaux équilibres. Le cours de l’histoire peut difficilement être arrêté, mais le « vieux monde » qui a imposé son hégémonie pendant des siècles tentera par tous les moyens d’ignorer le changement et de persister dans ses atrocités. Avec la rhétorique bien connue de la « défense de la démocratie » et des « droits de l’homme », la renaissance du modèle occidental comme seule issue possible.
Cette nouvelle prise de conscience, en particulier en Occident, pourrait avoir une chance d’amener ce changement, mais en Italie comme dans d’autres pays, les forces politiques capables de suivre cette voie sont peu nombreuses, encore en construction ou, dans certains cas, dramatiquement inexistantes.
Euro-Med et autres atrocités israéliennes
Pour en revenir à l’échantillonnage des atrocités commises par Israël, Euro-Med cite le cas d’un Palestinien abattu par l’armée israélienne dans le quartier d’Al-Zaytoun, dans la ville de Gaza, le 29 février, après sa détention. Il a d’abord été interrogé, maîtrisé avec des menottes en plastique, puis écrasé par un véhicule militaire, qui l’a délibérément écrasé des pieds à la tête.
Selon des témoins oculaires fournis à l’équipe d’Euro-Med, l’incident s’est produit dans la rue Salah al-Din, dans le district de Zaytoun. Des témoins ont rapporté que des soldats israéliens ont menotté les mains de la victime, puis l’ont écrasée, indiquant qu’elle était vivante avant d’être écrasée par le poids du véhicule.
L’organisation a également déclaré que l’armée israélienne avait été impliquée dans d’autres incidents de même nature.
Le 23 janvier, un char israélien a écrasé des membres de la famille palestinienne Ghannam alors qu’ils dormaient dans une caravane dans le quartier des tours de Taïba à Khan Younis. Le père et la fille aînée de la famille ont été tués lors de l’attaque, selon Amina, la sœur cadette.
Euro-Med a également signalé des cas de chars et de bulldozers israéliens démolissant des tentes abritant des personnes déplacées dans la cour de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia le 16 décembre 2023.
Anas al-Sharif, correspondant arabe d’Al Jazeera à Gaza, a décrit l’attaque comme « un horrible massacre avec des scènes innommables. Ce que l’occupation israélienne a fait à l’hôpital Kamal Adwan est un crime horrible contre les citoyens et le personnel médical. »
C’est ce que vivent les gens à Gaza. Les mots de l’article de Galeano, écrit en 2009, sont plus pertinents que jamais :
« Face à la tragédie de Gaza, les pays arabes se lavent les mains. Comme toujours. Et comme toujours, les pays européens se frottent les mains.
La vieille Europe, si capable de beauté et de perversité, verse parfois des larmes en célébrant secrètement ce coup de maître. Parce que la chasse aux Juifs a toujours été une coutume européenne, mais depuis un demi-siècle, cette dette historique est collectée par les Palestiniens, qui sont aussi des Sémites et qui n’ont jamais été, et ne sont pas, antisémites. Ils paient, avec leur sang constant, les factures de l’antisémitisme occidental. »
L’auteur a dédié cet article à tous ses amis juifs tués par les dictatures fascistes d’Amérique du Sud, qui comptaient parmi eux les conseillers d’Israël.