Les relations entre l’Égypte et Israël sont-elles à un tournant ?

L’Égypte a été la première nation arabe à reconnaître Israël en 1978. Les deux pays ont signé un accord historique à Camp David aux États-Unis selon lequel Israël rendrait la péninsule du Sinaï qu’il avait conquise à l’Égypte lors de la guerre de 1967 en échange de la paix. Le traité limitait également le nombre de troupes stationnées à la frontière entre l’Égypte et Gaza, qui était contrôlée par Israël à l’époque.

La décision de l’Égypte de demander à être intégrée à la procédure contre Israël devant la Cour internationale de justice en raison du risque de génocide à Gaza pourrait marquer une époque pour l’échiquier de la Méditerranée orientale.

Les relations entre Israël et l’Égypte sont tendues depuis le 7 octobre avec le début de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, suite à l’opération du groupe de résistance palestinien, le Hamas, appelée « Tempête Al Aqsa ».

Si ces tensions étaient latentes, elles ont explosé hier, la mèche étant allumée lundi dernier, lorsqu’Israël a pris le contrôle du point de passage de Rafah. « L’Égypte annonce son intention d’intervenir officiellement pour soutenir la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) afin d’enquêter sur les violations par Israël de ses obligations en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères, peut-on lire dans le document relancé par l’agence Reuters.

Le gouvernement égyptien a confirmé qu’il avait décidé de déposer la pétition quelques jours seulement après de nouvelles actions israéliennes contre la ville frontalière égyptienne de Rafah, qui à leur tour ont forcé les Palestiniens à « fuir » et ont finalement créé « des conditions inhabitables à Gaza, une violation claire du droit international humanitaire et de la quatrième Convention de Genève ».

Selon la note du ministère égyptien des Affaires étrangères, la demande du pays arabe « intervient à la lumière de la gravité et de l’ampleur croissantes des attaques israéliennes contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza, et de la poursuite de pratiques systématiques contre le peuple palestinien ».

Vendredi, l’Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de justice de nouvelles mesures, ainsi qu’un réexamen des précédentes, en tenant compte de l’offensive militaire israélienne sur la ville de Rafah, et a dénoncé le « mépris » d’Israël pour celles émises en janvier et mars, qui ont été « ignorées » et « violées », favorisant une « escalade de la catastrophe humanitaire » par un « assaut militaire total ».

Le 26 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de prendre « toutes les mesures à sa disposition » pour empêcher les « actes de génocide » dans la bande de Gaza. Mais Israël ignore la décision de l’entité internationale et continue le massacre des Gazaouis.

Bien que l’Égypte et Israël aient traversé des moments difficiles depuis la signature du traité de Camp David, la décision de l’Égypte de se joindre à la dénonciation de la CIJ en fait la pire période dans les relations entre Tel Aviv et Le Caire depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fatah al-Sissi il y a dix ans.

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