Le tourisme de masse, le colonialisme et la misère de la soi-disant gauche

Pour comprendre la misère politique et culturelle de la gauche autoproclamée, il suffit de constater son mépris total pour le problème du colonialisme. C'est évident : depuis trente ans, ils cautionnent toute invasion économique et sociale, en commençant par l'occidentalisation forcée de la planète au nom du bien absolu représenté par la technologie et le "droit" individuel (qu'ils appellent en fait "humain" et "universel") de se sentir et de devenir ce que l'on veut pour s'exprimer (pas de devoir public pas de sacrifice, pas d'appartenance à une communauté territoriale), pour finir par le culte de la mobilité comme fin en soi, des migrants (non seulement des pays pauvres vers les pays consuméristes comme l'Italie, mais aussi de ces derniers vers des pays encore plus consuméristes comme les États-Unis ou les Émirats arabes ou l'Europe du Nord) et surtout des touristes.

Des dizaines de millions de touristes, bientôt des centaines de millions, qui ne se soucient absolument pas du lieu (pardon, de l'endroit) qu'ils visitent (être touriste, c'est s'exonérer du "care") et dont ils gomment en fait les particularités et la diversité en imposant leurs propres idiosyncrasies, c'est-à-dire celles qui sont colportées par les médias. Ainsi, ils vont dans le Trentin non pas pour se promener mais pour passer la journée dans le centre de bien-être, éventuellement équipé d'écrans géants pour regarder les Jeux olympiques entre-temps ; et à Florence, ils vous donnent votre cappuccino directement dans un gobelet en plastique ou en papier (c'est "vert") parce que pour l'Américain moyen, s'arrêter un instant pour partager un espace avec des étrangers et sans l'avoir prévu est angoissant : tout doit être "à emporter", quel concept horrible, imposé par les journalistes et les publicitaires même en Italie, précisément pour insinuer leur mobilité et leur asocialité implicites.

Pour sauver la civilisation et la planète, nous devons revenir à l’anticolonialisme et, pour l’Italie, au Risorgimento. Les étrangers peuvent venir mais en tant qu’invités, désireux de s’adapter et de ne pas être remarqués, non pas en tant que maîtres, riches ou pauvres. Leur politiquement correct, leur paranoïa, leurs habitudes, ils les gèrent et les apprécient chez eux.

Il en va de même pour les Italiens ; qu'ils cessent de fuir pendant quelques semaines ou quelques années des problèmes qui peuvent encore être résolus avec un peu d'effort et des institutions qui ont besoin d'être réformées mais qui sont bien meilleures que le marché libre qui s'insinue partout sous prétexte que l'État ne fonctionne pas : on ne sauve pas l'Italie en colonisant d'autres pays, mais seulement en empêchant d'autres pays de nous coloniser.

(Cela signifie-t-il qu'il ne faut pas changer ? Au contraire : cela signifie que chaque peuple, chaque pays, doit continuer à changer à sa manière, comme cela se produit de toute façon parce que la vie est un changement inévitable ; c'est plutôt l'homologation mondialiste, la dictature du néolibéralisme anglo-saxon, qu'il faut arrêter et peut-être anéantir, avant qu'il ne soit trop tard).

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