L’évocation par Abdelmadjid Tebboune de la situation à Gaza au cours de son discours à Constantine dimanche 18 août est particulièrement décevante.
La vidéo montre que tout au long du discours d’ailleurs le président de la République a paru mal à l’aise et maladroit dans son expression. Est-ce parce qu’il était constamment interpellé par une partie du public qui, à vouloir constamment lui communiquer son soutien bruyant et bavard, l'a plutôt déconcentré ? Toujours est-il que son intervention a été chaotique de bout en bout.
Au point que, lorsqu’il a abordé la situation en Palestine (à partir de 36 :00), il a atteint des sommets de confusion. Il a d’abord affirmé que les « massacres commis par les sionistes à Gaza (devaient) cesser », ce qui était un vœu d’une terrible platitude dans la bouche d’un homme d’État dont le ton semblait préparer son auditoire à une forte déclaration d’intention, sinon à une décision d’agir. Et qui était simultanément un aveu d’impuissance.
Puis est venue cette phrase qui disait beaucoup moins que ce que le ton utilisé laissait espérer : « je jure par Dieu que si on nous ouvrait les frontières entre l’Égypte et Gaza …(clameurs du public indiquant l’intensité de l’attente) …, il y a beaucoup de choses que nous ferions ».
En somme une promesse de la plus parfaite imprécision qui signifie tout et rien, énoncée dans une tournure d’arabe algérien (عندنا ما نديرو) se prêtant à toutes les interprétations, et qui est soumise en outre à une condition qui paraît irréalisable dès lors qu’elle ne dépend même pas de l’Égypte depuis que l’armée israélienne qui est déployée tout au long de l’axe dit de Philadelphie contrôle la frontière.
Et après cette envolée complètement ratée, un sage retour au réel : la seule promesse concrète qui était prévue au programme est celle de construire des hôpitaux, ce qui réduit l’engagement à une banale offre d’aide humanitaire qui ne saurait être envisagée qu’une fois un cessez-le-feu conclu.
Des effets de manche inutiles et beaucoup d’enthousiasme pour rien. Toute la distance qui sépare la forme et le contenu.