Il n'est pas clair à ce stade si l'explosion des bippers du Hezbollah au Liban, qui a fait jusqu'à présent neuf morts - dont une fillette de 8 ans - et près de 3 000 blessés - dont l'ambassadeur d'Iran, qui utilisait le réseau téléphonique du Hezbollah - était un en-cas entre deux repas ou un amuse-gueule précédant une entrée somptueuse.
Les rapports indiquent qu'il s'agit d'une attaque coordonnée et d'une brèche importante dans le système de communication des militants. On peut supposer que les Israéliens, s'ils ont l'intention de frapper, voudront le faire pendant que le commandement et le contrôle du Hezbollah sont perturbés.
Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, était impatient de lancer une opération de grande envergure dans le nord du pays ; c'est pourquoi il s'est prononcé en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza. Apparemment, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait du retour des civils israéliens dans leurs foyers au nord un objectif de guerre. Il l'a dit publiquement, mais surtout directement au haut fonctionnaire américain chargé de suivre la situation. (Pour mémoire, Washington a noté qu'une guerre dans le nord empêcherait le retour des Israéliens déplacés dans les villes du nord).
Hormis l'exploitation par Israël des communications du Hezbollah pour permettre l'explosion de milliers de téléavertisseurs, il n'y a pas eu de signes précurseurs évidents d'une attaque terrestre israélienne de grande envergure.
Il est possible, bien sûr, que les FDI se contentent d'organiser une incursion avec une force plus petite que ce qui semblerait prudent, sur le modèle de celle qui est actuellement déployée sur le front nord (1 division active et 1 division de réserve). Mais le risque opérationnel pourrait être considérable. Pour l'instant, il s'agit donc d'attendre et de voir.