« La Presse » replonge dans l'atmosphère des années Ben Ali

Si on devait reconnaître une compétence à l'actuelle direction du journal gouvernemental de langue française, c'est celle de nous replonger dans l'atmosphère des années Ben Ali. A vrai dire, je ne suis pas sûr qu'on ait fait mieux à cette époque en termes d'allégeance au pouvoir.

Bien sûr, toutes les compétences ne se valent pas, mais on peut considérer qu'il s'agit d'une certaine forme de compétence, quitte à concéder que cette compétence n'est que la face inversée d'une incompétence.

Bref, peu importe. Ce qui mérite davantage notre attention, à mon avis, c'est que le monsieur qui préside aujourd'hui aux destinées de ce journal, et dans le crâne de qui se trouve concentrée ladite compétence, est quelqu'un à qui on a confié précédemment le soin de diriger le centre (gouvernemental) de formation des journalistes : un centre qui bénéficie de diverses aides en provenance de l'étranger et qui est censé promouvoir un journalisme à la fois sérieux et indépendant.

Je me demande, en qualité de citoyen, selon quels critères on a décidé de lui confier la responsabilité de pareille structure, et pourquoi le profil qu'il donne à voir de lui-même aujourd'hui a pu hier jouer en sa faveur.

Quelle idée se fait-on de la "formation des journalistes" dans les sphères gouvernementales ? Sachant que la décision de cette nomination remonte à une époque assez lointaine, qui précède de loin la grisaille médiatique qui prévaut de nos jours.

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