Après le drame effroyable de Mazouna, viendra l’avalanche de larmes, certaines sincères et d’autres de crocodiles, ainsi que la sempiternelle chasse aux boucs émissaires.
Hélas, il ne serait pas excessif de penser que nous sommes tous coupables. Certains par commission. Mais, l'écrasante majorité par omission et acquiescement, chacun selon ses contraintes et raisons propres, d’un concours de circonstances et de choix aux conséquences tragiques.
Au point où en est arrivée la Tunisie, l’effroyable drame de Mazouna n’est malheureusement ni le premier ni le dernier accident dont sont victimes des jeunes tunisiens ravis à la fleur de l'âge.
Si les parents des jeunes de Mazouna, face à leur tragédie poignante, pourront quand même enterrer leurs enfants morts prématurément et insensément, d’autres parents tunisiens n’auront pas eu ce réconfort, car la mer aura étouffé l'énergie du désespoir et englouti le sursaut d’une dernière chance qui ont poussé leurs enfants à l’exil et au naufrage.
Dans une transe morbide, la Tunisie ne cesse de compromettre son avenir et de malmener ses jeunes.