Il ne faut pas désespérer de la Tunisie

Il y a eu en Tunisie une révolution qui aurait pu servir de modèle pour toute la région. Et puis, il y a eu la restauration du régime autoritaire avec un bouffon qui a ensorcelé les électeurs par un discours démagogique.

Ses dérives ubuesques réveilleront la Tunisie et rappelleront à ses élites que la Tunisie a été le premier pays de la région arabe à se doter d'une constitution moderne avant la colonisation française. Il ne faut pas désespérer de la Tunisie. Elle redeviendra le premier pays arabe démocratique.

Elle a pour cela plusieurs atouts:

1. Son armée n'est pas née d'un mouvement politique et n'a aucune légitimité à diriger l'État.

2. Elle n'a pas de pétrole qui est une malédiction dans la mesure où il donne aux élites dirigeantes les moyens d'entretenir de vastes clientèles qui entravent le processus démocratique.

3. La Tunisie a toujours eu une classe moyenne urbaine réfractaire au populisme.

4. Enfin, l'islamisme en Tunisie a dû reconnaître ses limites idéologiques, ce qui a poussé le parti En-Nahda à déclarer qu'il n'était pas un parti islamiste mais un parti musulman démocrate. Le parti a même interdit le takfir.

PS. Le point 4 va susciter probablement des contestations de la part de personnes qui n'arrivent pas à comprendre que dans les pays musulmans, la tâche historique n'est pas d'éliminer l'islamisme, ce qui est irréaliste, mais de le pousser à évoluer et à accepter la liberté de conscience.

De profondes dynamiques de sécularisation dans la société sont à l'œuvre, et il faut apaiser les consciences apeurées et leur dire que la sécularisation, dont la liberté de conscience, n'est pas hostile à l'islam. Ce qu'il faut, c'est de la pédagogie et des débats libres.

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