Le président Kais Saied peut encore sauver l’économie tunisienne, lutter contre le printemps Américain et gagner. Le printemps des tarifs douaniers de Trump.
1. J’ai déclaré l’année dernière que l’économie tunisienne était en stagflation, avec une inflation élevée, un chômage élevé et une faible croissance du PIB. Les chiffres du FMI l’ont confirmé. Le PIB en termes réels stagnera au cours des trois prochaines années.
2. J’ai déclaré que la Banque centrale de Tunisie-BCT- refusait de réduire la TID, car la BCT sait que le taux d’inflation monétaire réel est supérieur à 9 %, car la croissance de la masse monétaire (M3) était de 10,8 % en 2024, comme l’a confirmé le rapport du FMI, et que le taux d’inflation augmenterait au cours des trois prochaines années.
3. J’ai déclaré que la dette publique totale augmentait plus vite que la croissance du PIB, que le remboursement de la dette détruirait le taux d’épargne nationale et que le fardeau de la dette maintiendrait l’économie en stagnation, ce que le FMI a confirmé.
4. J’ai déclaré que l'économie tunisienne est une économie à deux vitesses avec une économie productive réelle en stagflation avec une croissance de 1,4% similaire au PIB de 2019 ; mais l'économie financière et la bourse tunisienne (BVMT) ont connu une croissance de 13% l'année dernière et les chiffres du FMI l'ont confirmé.
Que peut faire d'urgence le président Kaïs Saied pour protéger l'économie tunisienne du printemps Américain ?
1. Le prix du pétrole brut a chuté à 62.oo dollars le baril alors que le budget tunisien l’ a estimé à 74.oo dollars. Le gouvernement peut utiliser cette hausse pour accorder des réductions d'impôts et réduire l'impôt sur les sociétés à 15 % pour les trois prochaines années.
2. Giorgia Meloni a déclaré au président Trump que l'immigration clandestine avait diminué de 65 % et que l'économie italienne se portait bien. Il est temps de demander l'aide de la Première ministre italienne Giorgia Meloni ; le président Kaïs Saied peut demander à la communauté européenne d'accorder à la Tunisie les mêmes conditions qu'au protocole d'accord de la République turque concernant la question des immigrants clandestins. La Turquie a reçu 3 milliards d'euros de la communauté européenne.
3. La note de crédit de la Tunisie est meilleure que celle de l'Argentine (CCC). Or, le FMI vient d'accorder à l'Argentine une enveloppe de 20 milliards de dollars (479 % de sa quote-part au FMI). Le président Kais Saied peut donc lui demander le même traitement et lui demander 3 milliards de dollars à un taux d'intérêt inférieur à celui de l'Afreximbank.
4. Le président Kais Saied doit décréter une amnistie fiscale pour tous les détenteurs d'espèces (l'économie monétaire de 24 milliards de dinars). Chacun peut déposer tout son argent liquide à la banque, payer zéro impôt et s'enregistrer auprès du ministre des Finances pour obtenir un numéro d'identification fiscale. Cette mesure vise à intégrer l'économie informelle et l'argent liquide dans le système bancaire.
5. La BCT peut collaborer avec le ministère des Finances et utiliser l'article 11 de la loi de finances 2025 pour émettre des obligations islamiques/Sukuk (obligations à 10 ans) d'un montant maximal de 8 milliards de dinars en dollars américains afin de contribuer à porter les réserves de devises à 150 jours et d'utiliser ces obligations islamiques pour investir dans les entreprises publiques afin de stimuler l'économie. L'économie tunisienne a cruellement besoin de devises.
6. La BCT peut racheter toutes les dettes des agriculteurs auprès des banques commerciales et permettre à ces dernières d'accorder des prêts très spécifiques aux agriculteurs pour qu'ils produisent davantage de produits alimentaires et carnés, afin d'accroître l'offre sur le marché et de faire baisser les prix pour les consommateurs Tunisiens.