Selon les données de la Banque mondiale, le pouvoir d’achat du citoyen tunisien s’est dégradé de 88% durant la période 2010-2018, en raison principalement de la dépréciation de la valeur du dinar tunisien.
Pr Ridha Chkoundali a souligné que pour retourner à un pouvoir d’achat du citoyen de la classe moyenne, du même niveau que celui de 2010, il est indispensable de multiplier son salaire pour passer de 760 dinars actuellement à 1.500 dinars.
La principale cause de l’effondrement du dinar se trouve dans la non-régulation des importations en fonction des faibles capacités extérieures. Ce refus de rationalisation des importations (des biens consommations superflus) par le gouvernement de Youssef Chahed est subtilement prétexté par les ‘‘engagements de libre-échange’’, qui étaient en réalité imposés par l'OMC et l'UE en 1993 pour donner naissance à l’ALE en 1995 et chercher à le transformer en ALECA.
Je me souviens qu'en 1986-1987, le gouvernement de Rachid Sfar a pu stabiliser le dinar et maîtriser les importations, face à un mince matelas de réserves en devises (seulement quelques jours d'import).
C'est une conséquence tout à fait logique. Faisons un calcul grossier à titre indicatif. En conjuguant une chute du dinar de 50% avec une inflation réelle (non-importée et non-compensée) de l'ordre de 60% sur 8 ans (6%/an), on obtient une érosion du pouvoir d'achat d'environ 69% (50%/(1+60%))
Idiotie ou Hypocrisie ?
Bien conseillé par le dernier ministre de l'économie de Ben Ali et l’ancien patron du CETEX, Youssef Chahed continue à débiter des promesses hypothétiques, tout en sachant qu'elles ne pourront même pas être tenues par un gouvernement de supermen.
Je ne sais pas s'il a constaté des pertes d'emplois entre 5.000 et 10.000 par an dans le secteur du Textile et Habillement, suite à la fermeture récurrente d'unités industrielles en conséquence à l'accentuation de l'importation massive de prêts à porter via des chaines franchisées.