À travers la mise en scène humiliante de l’arrestation de Louisa Hanoune, responsable d’un parti politique, c’est une adresse politique claire du commandement militaire à toute la nation: Voilà le sort qui sera réservé à tous ceux qui seront opposés à notre volonté.
Au bout des marches interminables du tribunal militaire, ce qui se trame c’est:
l’emprise du pouvoir militaire sur la légitimité politique. L’emprise de la terreur sur la liberté. L’emprise de l’opacité sur la transparence.
Nous vous refusons le droit de dire l’injustice en notre nom!
Dans une nouvelle république démocratique nous aurons à cœur de demander la justice pour toutes les injustices que nous avons subies. La justice sera ainsi rendue par une institution judiciaire légitime, libérée de toute injonction, loin de la terreur, loin de toute haine sociale et religieuse et loin de toute volonté de règlement de comptes.
Nous n’avons pas faim d’injustice Monsieur Gaid Salah!
Chaque vendredi la nation dans la rue vous signifie, pacifiquement, clairement, son refus de vos choix politiques de perpétuer le système, d’assumer sans retenue aucune l’abîme dans lequel vous vous préparez à précipiter le pays. Car c’est clairement votre feuille de route:
Si vous reportez les élections, ce sera le énième dépassement de la constitution, déjà si peu légitime.
Si vous maintenez ces élections, c’est l’assurance de perpétuer le système avec un président illégitime et des institutions affaiblies.
Si vous annulez les élections, ce sera aussi la porte ouverte à un coup de force militaire pour maintenir le système.
Dans tous les cas nous serons les perdants.
Vous voulez «de-bouteflikiser» le système. Nous voulons une nouvelle république, démocratique et sociale.
Voilà pourquoi vous n’êtes pas des nôtres Monsieur Gaid Salah.