Un président sans peuple et sans date de péremption

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Fête de l’Aïd oblige, Bensalah nous a gratifiés d’un discours pour nous présenter ses vœux, mais surtout pour nous annoncer ce que nous savions tous depuis longtemps : il reste le président par intérim malgré nous. Mais surtout, il veut nous faire croire que c’est malgré lui qu’il reste président, que s’il accepte cette mission ce n’est que par amour du pays et par sens du devoir, sentiments qui selon lui manquent à ces millions d’algériens qui continuent de rejeter l’élection présidentielle et le dialogue avec des crapules.

Faisant référence à la décision du conseil constitutionnel d’annuler l’élection présidentielle faute de candidats, il dira « Cette situation m’oblige donc à continuer à assumer la charge de chef de l’État jusqu’à l’élection du Président de la République », quel altruisme ! Quel sens du sacrifice pour la patrie ! La situation est effectivement inédite et la constitution qu’ils ne cessent de violer n’avait pas prévu ce scénario.

Tout comme elle n’avait pas prévu le poste de président-sans-peuple, prolongé sans date de péremption. Car c’est bien de ça qu’il s’agit, aujourd’hui Bensalah assure un intérim, sans date de fin de règne et dans son discours il n’a donné aucune échéance, ni convoqué le corps électoral, on serait presque tenté de croire que la situation l’arrange.

Qu’y a-t-il de changé dans la situation du pays, pour que Bensalah s’entête à appeler au dialogue ou à restaurer une confiance qui n’a jamais existé ? Rien ! Et pourtant selon lui « Cette nouvelle étape est incontestablement une opportunité précieuse pour restaurer la confiance et mobiliser les forces patriotiques nationales en vue de construire le consensus le plus large possible autour de l’ensemble des questions en rapport avec les aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, et sur les mécanismes de son contrôle et sa supervision ».

Décidément le proverbe qui dit : « il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre », se vérifie à merveille chez nous. Depuis plus de trois mois, le peuple vous dit, dans toutes les langues, qu’il ne veut pas de vous, ni de votre élection et qu’il ne veut pas dialoguer avec vous, car vous symbolisez tous les malheurs de ce pays, mais cela ne vous dérange pas et vous l’appelez au dialogue, quel cynisme !

Bensalh « invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales, jalouses du devenir de l’Algérie, à opter pour le dialogue… » Ce qui signifie clairement que ceux qui refusent ne sont pas patriotes et ne sont pas jaloux de l’avenir du pays. Monsieur Bensalah, le peuple aurait pu vous croire si vous aviez réagit avant Gaïd Salah, si depuis toutes ces années, où l’Algérie était dirigée par un président incapable, vous aviez tenté de dénoncer la situation ou de vous opposer.

Aujourd’hui vous n’avez aucun crédit auprès du peuple, qui vous vomit, et vous le crache au visage tous les vendredis et vos appels resteront sans réponse.

Avec beaucoup de condescendance vous affirmez que tous ceux qui exigent des réformes, dont une révision de la constitution doivent attendre l’élection du nouveau président. « Ma conviction est profonde que seul le président de la République, élu démocratiquement, jouira de la confiance et de la légitimité requises pour lancer ces réformes … ». De quelle confiance peut bénéficier un président dont le peuple ne veut pas ? De quelle démocratie parlez-vous ?

Nous savons tous qu’une élection menée avec des structures corrompues, spécialisées dans le bourrage des urnes, avec une constitution mille fois piétinée, conduirait à élire un nouveau dictateur, pour une durée indéterminée. Et ça le peuple ne veut pas en entendre parler. Alors vos discours sur le patriotisme, l’amour du pays et son avenir ne peuvent trouver aucun écho au sein du peuple qui a décidé de prendre en main son destin.

Alors comme chaque semaine, je vous donne rendez-vous le vendredi 07 juin, pour écouter ce que la rue vous dira, gageons qu’une nouvelle fois elle ne vous ménagera pas et que le mot d’ordre « Dégagez tous ! » retentira une nouvelle fois dans toutes les villes du pays.

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