Attachez vos ceintures : La justice va déterrer tous les dossiers de corruption et de dilapidations présumées…

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Attachez vos ceintures. La justice va déterrer tous les dossiers de corruption et de dilapidation présumées, promet le MDN. Si vous n'avez pas le vertige, on va faire un tour dans quelques dossiers. On commence par le plus facile.

Il est déjà ficelé. Le dossier Saipem qui a obtenu 11 milliards de dollars de contrats sous Chakib Khelil. Lui a été déjà été inculpé dans cette affaire. Il reste le volet Sonatrach 2. Là encore, c'est du lourd. Il s'agit de détournements, sous l’autorité de Khelil, de livraison de pétrole algérien pendant plusieurs années via Londres.

On ne parle pas des contrats obtenus par les Libanais, les Syriens et les Égyptiens toujours sous l'autorité de Khelil. Chakib est aussi concerné par l'affaire BRC qu'il a dissoute précipitamment en 2007 pour cacher le scandale.

Là, on est à hauteur de 2 milliards de dollars de surfacturations présumées. Ensuite, il y a le dossier SNC Lavalin qui a obtenu entre 2004 et 2004 pour 6 milliards de dollars de contrats principalement dans l'hydraulique. Ces 6 contrats font l'objet d'enquêtes au Canada. Là, c'est Sellal qui est concerné.

Nous sommes déjà à 20 milliards de dollars de contrats suspects uniquement pour 3 sociétés étrangères et deux ministres.

On arrive aux Chinois. Là, c'est le pompon. Depuis l'arrivée de Bouteflika en 1999, les Chinois ont raflé pour pas moins 50 milliards de dollars de contrats (BTP, rail, logements..). Tous mais tous accordés dans des conditions suspectes. C'est simple : la société chinoise qui a obtenu le projet de la mosquée d'Alger pour 1,2 milliard d'euros était blacklistée par la Banque mondiale pour corruption au moment même où elle a décroché le contrat de la Mosquée.

Là, on est approximativement à 70 milliards de dollars de contrats douteux et de transactions suspectes. Et ils ne concernent que 3 secteurs : Energie, Hydrauliques et BTP. Si on élargit uniquement ces trois secteurs aux entreprises privées algériennes dont certains patrons sont en prison, on franchira facilement la barre des 80 milliards de dollars de contrats suspects.

On n'a pas encore abordé le secteur du commerce extérieur avec surfacturations et importations bidons. Là mes aïeux, la barre de 100 milliards de dollars sera franchie finger in the nose. Vous avez bouffé du Bouteflika pendant 20 ans? Vous allez découvrir le vrai bouteflikisme au fil des semaines et des mois.

Attachez vos ceintures, épisode 2

La justice va déterrer tous les dossiers de corruption et de dilapidation ? En voici un qui a impliqué trois grosses huiles et qui a été étouffé : La Générale des Concessions Agricoles (GCA).

Le scandale, révélé par El Khabar Hebdo en 2006, est lié à des détournements d'une bonne partie des 550 millions de dollars de fonds alloués à la CGA et qui devaient servir à des projets de développements agricoles dans le sud. Les fonds ont été siphonnés pour enrichir des hommes d’affaires, des entrepreneurs véreux nos trois grosses huiles.

Le premier est Amar Saadani. Nommément cité à l’époque où il était encore président de l’Assemblée, il aurait siphonné plusieurs millions grâce auxquels il a acquis des biens en Algérie, en Espagne, en France et en GB.

Protégé par Bouteflika et la clique, Saadani n’a jamais été inquiété par la justice. Mieux, Bouteflika a tenu un jour qu’il était dans sa voiture en compagnie de son frère Said à voir la grande villa que Saadani s’est acheté sur les hauteurs d’Alger grâce au pognon de la CGA.

Plus tard, il le promouvra secrétaire général du FLN. La deuxième grosse huile est Said Barkat, ministre de l’Agriculture sous l’autorité duquel ces fonds ont été alloués. Lui aussi a été nommément cité par témoins et prévenus et même par le rapport de l’IGV.

On dit que Barkat a été aussi gourmand que Saadani en s’achetant quelques biens immobiliers en Algérie et à l’étranger. Lui non plus n’a pas été inquiété. Mieux, Bouteflika l'a récompensé en le nommant sénateur du tiers présidentiel en 2013.

La troisième huile est Abdesselam Chelghoum, DG de l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales au moment des faits. Cité lui aussi comme ayant participé aux opérations de détournements, il n’a jamais été inquiété. Mieux encore. Quand ce scandale a éclaté, il a été promu secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Et encore mieux, Bouteflika l’a nommé en 2016 ministre de l’Agriculture.

Nos trois huiles ont échappé à la justice, pas Nouredine Fayçal, directeur de la GCA et son subordonné, Medjouel Mohamed Cherif, directeur régional sud-est de la GCA. Ils ont été placés sous mandat de dépôt en juillet 2007. En novembre 2013, Nouredine Fayçal a écopé de 5 ans de prison ferme. Il les avait déjà accomplis puisqu’il a déjà passé plus de 5 ans en détention provisoire.

Quant à Medjouel Mohamed Cherif, il est mort en prison avant même d’être jugé. Sinon vous voulez savoir le montant des transferts illicites de l’Algérie vers l’étranger selon un rapport établi en décembre 2014 par Global Financial Integrity (GFI), une ONG basée à Washington ? Vous êtes bien assis ? Prenez une grosse inspiration. Entre 2003 et 2012, la fuite de capitaux d’Algérie vers l’étranger s’élevait à 15,753 milliards de dollars. Soit une moyenne de 1,575 milliard de dollars par an.

Il est tout a fait vraisemblable que pas moins de 31 milliards de dollars ont été transférés illégalement d’Algérie durant les 20 ans de Bouteflika. Demain, je vous raconterai l'épisode de la truanderie signée Abdesselam Bouchouareb.

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