Après le coup de fatigue présidentiel qui a manqué de se transformer en vacance durable du pouvoir et par ricochet, en crise du processus de démocratisation en cours, l'importance de la cour constitutionnelle, chargée d'apprécier la conformité des lois avec la constitution, mais aussi de prononcer la vacance définitive du président de la République et même sa destitution, est revenue avec une brutale acuité pour nous placer dans un contexte politique des plus baroques.
Et à moins d'un tour de passe-passe juridique, la cour constitutionnelle ne sera pas mise en œuvre au cours de cette législature qui prend fin au mois d'octobre. Pourtant, sa création était un impératif constitutionnel de tout premier ordre, dont la plupart des députés n'avaient cure.
De ce point de vue, il est savoureux de voir la plupart des députés (en particulier ceux du Machrou) donner des leçons à tout le monde alors qu'ils ont multiplié les manœuvres dilatoires empêchant l'élection des 4 membres sur 12 de cette future cour.
Pour cette raison, les députés sortants ayant failli ne devraient pas se représenter aux législatives. Et si, toute honte bue, ils le faisaient, ils devraient être battus.