Avec toutes les réserves dues à la présomption d'innocence, je dis merci à Youssef Chahed : merci de nous avoir délivré d'un cauchemar qui s'appelle Nabil Karoui au palais de Carthage et... merci de nous révéler dans le même temps qu'il a renoué avec les pratiques policières d'autrefois dans la façon de se débarrasser des rivaux gênants. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.
Car, à supposer même que la justice ait fait son travail à son rythme et en toute indépendance, il reste que les conditions de l'arrestation suggèrent fortement que la puissance de l'Etat a été mobilisée, non pour soumettre un citoyen à l'autorité de la loi, mais pour neutraliser un candidat.
Bref, on se réjouit que le candidat en question ait été mis hors course, car il n'aurait jamais dû arriver là où il est arrivé.
Mais on prend acte du fait que sa mise hors course révèle la persistance, voire la réactivation de méthodes anti-démocratiques, dont le pouvoir actuel ne peut pas ne pas assumer la responsabilité. S'il n'est pas coupable par action, il l'est au moins par omission.