Kaïs Saied : Ombres et lumières…

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Ce soir, K. Saied semble avoir définitivement pris la mesure, du fait qu'il sera un président de la République qui ne disposera pas d'une majorité parlementaire. Il devine même qu'il y en aura une contraire à ses volontés.

Découvrant ainsi qu'il n'aura pas de mandat pour changer la société et encore moins de régime politique, il a, par intuition et réalisme, opéré un prudent aggiornamento de ses thèses alambiquées (verticalité du pouvoir du bas vers le haut portant les germes de conflits à venir, dichotomie fumeuse entre égalité et équité, etc.) tantôt au risque d'être évasif, tantôt en éludant les sujets qui fâchent.

Se souciant de paraître œcuménique sur les grandes questions de société (libertés, égalité) tout en se rappelant au bon souvenir de son électorat de base quant au rôle social de l'Etat.

A un moment, il croyait encore être dans un amphi faisant appel à Alexis de Tocqueville et Georges Vedel, mais c'était juste pour ne pas perdre le fil de ses idées qui ne sont pas, il faut le constater, nombreuses.

D'un côté, il gomme habilement la désastreuse image qu'il a laissé lors de la fameuse interview accordée au "Nouvel Obs" en proclamant, urbi et orbi, la fin des partis et de la société civile (chose que n'a même pas rêvé Ben Ali au temps de sa splendeur) sans la déplorer ou la regretter. C'était tout juste s'il ne dressait pas leur acte de décès...

De l'autre côté, il y a de quoi rester encore sur sa faim, parce que je n'ai pas décelé chez lui, sur quelques thèmes qui me tiennent à cœur, la perspective de faire évoluer les institutions pendant son mandat, l'intention de réduire l'arbitraire administratif et la volonté d'introduire des garanties pour les administrés que nous sommes.

Bon, je sais que N. Karoui non plus n'a pas placé ces considérations au cœur de ses centres d'intérêt. Loin s'en faut.

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