Le mur de beaucoup de Facebookiens est devenu après les législatives un véritable mur des lamentations, ça fait bien, c'est dans l'air du temps, l'air des pleureuses, des déçues, des voix passionnées, honnêtes, patriotes, progressistes, modernistes, en même temps, déchirantes et douces qui crient et se lamentent, qui pleurent leur défaite, leur Tunisie.
Ils accusent, insultent, le peuple qui n'a pas voté comme eux. Ils affichent avec nostalgie leur regret du bon vieux temps, de la dictature, de la torture et de la corruption. Devant tant d'émotion il est difficile de ne pas retenir les larmes et les soupirs. « Wa3d 'Allah ala Tounis ».
Nos jeunes, qui l'ignorent peut-être, doivent savoir qu'il existait en Tunisie (et dans certains pays de l'Europe du sud), un métier exercé exclusivement par des femmes appelées pleureuses (payées pour venir pleurer sur les morts). Certaines en arrivaient à vous faire croire que le défunt leur était plus cher qu'à ses proches véritables.
Les pleureuses reviennent à la mode. Cette profession semble connaître un net regain, les pleureuse ont désormais des émules même dans l'élite Tunisienne et surtout dans la pseudo élite. En tout cas, c'est un métier d'avenir pour beaucoup. Mieux encore La profession se « masculinise ».
Des mecs, des vrais, des tatoués, eux aussi pleurent leur Tunisie, se lamentent, affichent leur désarroi, leur angoisse et leur pessimisme de l'avenir, ils ont surtout peur pour l'héritage " civilisationnel ". Civilisationnel un mot qu'ils ajoutent a toutes les sauces .Ce mot fait mouche il fait de l'effet, lorsqu'il est prononcé.
Pour faire bien encore, on pourrait ajouter avec un grand cocorico la Tunisie d'une civilisation tri millénaire (dans un article ou au cours d'une discussion dans un salon le mot tri millénaire ça fait sensation, ça épate toujours). C'est fou le nombre de Tunisiens qui sont devenus Bourguibiens eux qui ont abandonné Bourguiba à son triste sort, eux qui n'ont jamais bougé le petit doigt pour le défendre quand il a passé 13 ans en captivité humilié, en résidence surveillé.
Ces chialeurs attitrés se sentent bernés. Désemparés, ils se sont agrippés désespérément à l'homme providentiel, le sauveur suprême, qui lui aussi a ramassé une veste.
Affolés, ils se mettent à croire n'importe quel charlatan, au magicien, au bonimenteur, au guérisseur, même a la sorcière à la « dagaza » comme Abir Moussi devenue Bourguibienne comme par enchantement, qui du haut de son cheval blanc, leur a promis de rayer d'un coup de baguette magique Ennahdha.
Ils s'agripperont s'il le faut à la queue d'un chien pour traverser la rivière comme le dit un proverbe bien de chez nous. Le hic c'est que Les moutons irréductibles s’apprêtent encore à voter utile et sans état d’âme pour un Mafieux notoire.
Tunisiens, réveillez-vous, ouvrez grands les yeux, Nidaa vous a bernés une fois, ça suffit, méfiez-vous des charlatans, des margoulins, des faux Bourguibiens, des apprentis sorciers et des traîtres a la solde de l’étranger.
Ce qu'il faudrait savoir en tout état de cause que ce n'est pas avec l'invective, les pleurs, les lamentations, encore moins avec des incantations que le pays sera sauvé.
Voter pour un homme honnête, compétent, sincère patriote, démocrate reste le seul espoir.