Quelques jeunes de 17-27 ans aujourd'hui, avaient l’âge de 7-17 ans en 2011, date à partir de laquelle ils ont commencé à interagir avec un environnement social élargi, sans avoir développé au préalable les mécanismes nécessaires d’ajustement.
Ils ont en fait assisté le plus souvent à une violence qui a été quasiment institutionnalisée et investi le foyer représentatif et les soirées familiales tunisiennes, c’est-à-dire des programmes télévisés agressifs et violents, des plateaux de discussion permissifs à la violence verbale entre invités, des déclarations officiels et non officiels portant attaques systématiques contre les symboles du pays et les référence aux valeurs… faisant loger tout le monde à la même enseigne.
Ainsi, l’ignare et le savant, le compatriote et le lèche-botte, le faux spécialiste et l’expert, l’intègre et le corrompu, le faux jeton et le politicien, le Lion (au sens Pareto quand il parle de l’Elite) et le morpion, l’artiste et l’intrus, …, tous ceux-ci sont considérés à une même distance presque nulle et mis dans le même sac.
La violence, à mon humble avis, est le fait de raccourcir les distances (temps et espace) qui devraient être établies entre les personnes et appelées à permettre une reproduction élargie du système (progrès) ; elle est violation des règles du jeu et tend à instaurer d’autres règles alternatives.
Le fait d’agresser une fillette sortant de l’école, prendre le statut des bandes de brigands, procéder à une malversation, transformer des non-lieux en des victoires et des réalisations sans la moindre sanction ni punition, la littérature sur ‘’la violence en transition’’ n’en fait pas de distinction (Huntington, mais plus spécifiquement North).
Elle prévoit en fait le risque contre les libertés économiques et sociales à travers l’affaiblissement de l’Etat ; ce qui fait retarder les aboutissements de la transition et élève les risques de son renversement à mesure que les nouvelles règles de violence s'installent.