Le Hirak et ses supposés fomenteurs : choisir la posture agnostique !!!

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Ainsi, nous choisissons simplement la posture agnostique face aux théories du complot qui entourent le Hirak pour deux raisons principales.

En premier lieu, au vu de la faiblesse des "preuves présentées", être sûr de l'existence d'un complot relève de la croyance plus que du raisonnement. Comme la croyance ne prouve pas son objet alors elle s'inscrit en dehors du champ du raisonnement scientifique. Son objet ne pouvant être prouvé, il est tout simplement irréfutable.

Nous choisissons cette posture ensuite par souci d'efficacité. Le Hirak a des revendications assez claires, on peut avancer qu'il cherche à défendre le droit des citoyens algériens à jouir de libertés démocratiques. Tout ce qui peut faire dévier le Hirak de cet objectif, par exemple se préoccuper de l'existence de parties malveillantes en son sein ou en dehors de lui, est une perte de temps et d'énergie que les hirakis ne peuvent se permettre.

D'abord, il existe en science et en philosophie un principe bien connu " le principe du rasoir d'Ockham", aussi appelé "principe de simplicité". Selon ce principe, lorsqu'on se trouve devant plusieurs hypothèses, il faut choisir l'hypothèse la plus simple pour expliquer un phénomène.

Ainsi, devant les nombreuses violations de droits de l'homme que subissent les algériens, il est "plus simple" de croire que les personnes qui sortent le font pour se plaindre de cette réalité qu'en réponse à l'appel de parties voulant déstabiliser l'Algérie.

Ensuite, il me semble que le maximum que les hirakis peuvent faire contre la déstabilisation de l'Etat, ils le font en appelant constamment au pacifisme. Pour le reste, le Hirak n'a pas vocation à jouer le rôle dévolu aux services de renseignement dans tous les pays du monde.

Aucun mouvement de protestation ne peut avoir cette ambition de lutter contre le système ET de protéger l'Etat d'un risque de déstabilisation puisque cet Etat est aussi un adversaire pour le Hirak dans l'équation.

En dernier, parce que comme avancé plus haut, le Hirak est constitué de citoyens lambdas qui ne disposent ni des informations ni des moyens nécessaires pour maitriser les questions sécuritaires de façon globale comme le ferait des structures de renseignement.

A contrario, nous pouvons affirmer qu'un Etat a les moyens de protéger le Hirak des parties malveillantes et pour ce faire l'Etat doit se montrer bienveillant envers lui. La bienveillance s'exprime par la reconnaissance de l'existence de hirakis qui marchent pour et uniquement pour "la démocratie" et qui n'ont aucun projet de déstabilisation de l'Etat algérien. L'Etat peut choisir de "voir les meilleurs d'entre nous" dans cette foule hétérogène au lieu de choisir de voir des mercenaires et des traîtres.

Le fait tangible que l'Algérie ait sérieusement besoin d'aller vers plus d'ouverture démocratique n'ébranle en rien la foi des tenants du complot, leur foi finit par justifier toutes les violations que supportent leurs concitoyens hirakis.

Le complotiste algérien, se présentant toujours comme un nationaliste, finit paradoxalement par invisibiliser ses concitoyens qui ont un million de raisons de manifester pour visibiliser des parties étrangères dont la plus grande force, pourtant, réside dans leur capacité à tirer profit de tous les scénarios politiques. Hirak ou pas, les pays qui encouragent les compétences nous devanceront toujours d'un siècle.

Nous autres, simples citoyens du Hirak, nous choisissons l'agnostisme pour ce que nous ne maitrisons pas, nous choisissons le Hirak pour ce que nous savons, pour ce que nous subissons depuis 1962.

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