Les aphorismes de Saber Jemaï!

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« Les mots sont des bâtards à la recherche inapaisée d’une tutelle. »

« Dans tout ce que les Hommes énoncent, il y’a un écart en plus ou en moins. »

« Le temps fait ce que le vent d’automne inflige aux feuilles de l’arbre. Le temps finit par désarmer l’Homme, il coule, mais dans son passage, il démolit atrocement les citadelles qui fortifient l’être, l’une après l’autre. »

« Vivre selon la mesure du quotidien ou selon celle de la démesure du rêve est pareillement une vie. L’existence humaine ne se réduit pas à un seul catalogue ou à un seul credo, vivre est un acte ineffable, proportionnel. »

« La vie est une construction mentale, une filtration de la conscience individuelle, elle est un projet à réinventer sans arrêt. »

« Adopter une seule approche du réel est une mutilation de l’expérience humaine. »

« Dans l’océan de l’existence, l’Homme a beau naviguer, il ne peut empêcher son vaisseau de couler. »

« Dans chaque vie, il y’a deux drames, l’un est joué au solitaire et il est vrai, l’autre, monté en société, mais il est artificiel. »

« Le patriotisme n’est pas seulement le sentiment d’amour et de fierté qu’on ressent pour sa patrie, il signifie également une grande responsabilité morale dont le socle est l’éradication de l’exclusion sociale et la forte conviction que les intérêts du pays sont supérieurs à tous les autres. »

« Le mal chez le méchant ne déménage jamais. »

« Le bruit du monde est assourdissant, horrible, il dérange et empêche la paix d’entrer volontiers à l’esprit. Mais ce bruit est vital, sans lui, la vie est froide, blafarde et morte. »

« Outre la chair et l’os, notre legs ultime est le souvenir, qui lui-même s’évapore et se perd dans l’oubli. »

« Nous ne savons être vraiment nous-mêmes que rarement, car, le plus souvent, les fluctuations de la vie nous situent au-delà ou en deçà de notre personne réelle. »

« La vie est un vécu susceptible d’être constamment revécu. »

« Certains mots sont consolateurs, d’autres sont criminels. »

« Les autres sont une drogue dont il ne faut pas dépendre. »

« Parfois on est dans la vie, mais on la vit pas. Il semble que dans le parcours de chacun, il existe un pont qui nous sépare de certaines existences. »

« La surdité face à l’idiotie est une bénédiction. »

« Les petits vices font de nous des humains, les grands, des monstres. »

« Les hommes s’en vont, mais leurs œuvres demeurent, qui ravissent ou au contraire qui attristent. »

« Chez l’homme il y’a seulement cinq sens, mais la réflexion sur l’argent en fait travailler une infinité. »

« Chaque vie est une lampe que le temps finit implacablement par éteindre. »

« Aimer peu dérange, aimer beaucoup affole. »

« Le destin n’est pas une fabrication humaine, mais l’inquiétude qui en dérive l’est. »

« Le destin n’est pas une simple porte qu’on ouvre et ferme à sa guise, c’est plutôt un inextricable labyrinthe d’intrigues dont l’issue est tortueuse. »

« Le bonheur et le malheur ont toujours la même identité, au-delà des manières variées de les vivre. »

« Chacun est le reflet de la vie: un mélange du léger et du sérieux, de l’admissible et de l’insoutenable. »

« La frustration et la révolte sont les filles du capitalisme. Le capitalisme est l’enfant de l’homme. L’homme est la somme de la connerie. »

« Le brouillage qui trouble notre lien avec nous-mêmes et la vie est indispensable pour éviter le choc de la vérité. »

« Ceux qui souffrent ne sont pas forcément malheureux, or, ceux qui supportent cette souffrance le sont plus évidemment. »

« Tous les hommes sont capables de faire le bien, mais peu le font réellement. »

« La plupart de nos actes et de nos dires sont insignifiants, la vie elle-même, au fond, est insignifiante! Non, le meilleur signifiant loge dans l’insignifiant. »

« Il vaut mieux faire le deuil des vivants que celui des morts. »

« Ce que la science et la culture édifient durant des siècles, la bêtise détruit en un instant. »

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