Jeudi 12 mars, vendredi 13 mars. Deux nuits à marcher dans Paris, à sillonner ses rues, à écouter la ville. Et, à chaque fois la même constatation. Dans les quartiers branchés (10ième, 11ième, 3ième et même 18ième), les terrasses des bars et des cafés sont bondées. Comme toujours, des dizaines de personnes, jeunes pour la plupart, se regroupent sur le trottoir, verre et cigarette à la main…. Ça discute, ça s’interpelle, ça s’embrasse, ça se serre la main, ça se fait la bise…
Les consommations ne s’arrêtent pas. Ici et ailleurs, y compris dans les quartiers plus calmes, il y a des fêtes dans les appartements. Volonté de ne rien changer à ses habitudes ? Dernier verre avant l'apocalypse ?
Un esprit naïf, pourrait y voir du romantisme, l’expression d’une volonté de vivre face aux dangers de la pandémie provoquée par le virus Covid-19. C’est certes possible, mais en partie (infime).
Dans ces comportements totalement inconscients (qu’on ne dise pas que l’information sur les précautions à prendre est indisponible !), je vois l’habituelle désinvolture égoïste, et égotique, de ces « générations selfies » promptes à ne se préoccuper que d’elles-mêmes, habituées à un certain confort et à une tranquillité personnelle à peine troublée par les attentats de 2015.
L’idée répandue selon laquelle le virus ne tue que « les vieux » n’est pas pour rien dans ces attitudes. Il ne s’agit pas ici d’exprimer des idées réactionnaires ou de vieux con. Je constate simplement qu’une partie de la jeunesse urbaine (on me dit que c’est la même chose dans d’autres villes de France) n’a soit absolument aucune idée de la gravité de la situation (la reconnaître, ce n’est pas paniquer, bien au contraire) soit aucune idée de ce qu’une crise majeure exige comme comportement civique et solidaire.