Je crois que les mesures annoncées par Elyès Fakhfakh sont nécessaires et non-suffisantes, même si un aspect graduel y est en filigrane. J’aurais souhaité que son intervention soit mieux cadrée avec l’éventuel risque extrême, puisqu’il s’est placé dans une approche ‘’préventive’’ et ‘’proactive’’.
De fait, les mesures décidées ne semblent pas être cohérentes. Ainsi, la fermeture des cafés au milieu de la journée, les mosquées sans évoquer les synagogues, et l’école sans suggérer le défi de maintenir les relations– à distance, entre apprenants et enseignants (au moins, l’enseignement secondaire et supérieur) semblent en faire un facteur limitant l’efficacité de ces mesures.
Aussi, nombre de tâches quotidiennes dans l’administration (rapports, consultations, réunions…), sont possibles à effectuer à distance pour diminuer le risque de contamination.
Par ailleurs, outre le fait que les frontières terrestres n’ont pas été évoquées, la limitation différenciée –sans justifications annoncées, des vols entre la Tunisie et quelques pays, pourraient susciter aussi des questionnements au sein des citoyens, appelés à se mobiliser et s’unir autour d’un seul objectif.
Enfin, les parties prenantes : chefs d’entreprises, organisations, corporations, société civile et partis politiques, auraient pu être appelés à s’impliquer dans le défi national, et ce de plusieurs manières possibles (sensibilisation, contribution à un fonds…), sans m’attarder sur les conditions matérielles et financières que le gouvernement aurait préparées pour alléger les coûts économiques de la crise de l’épidémie, et éviter une éventuelle épidémie généralisée. Un silence était marqué sur ce point.