COVID 19 ou COGITE 20 …

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Un jour de plus en urgence sanitaire, inquiétant effet domino planétaire et un monde au ralenti. Alors que le strict confinement est inéluctable pour vous, moi, je ne peux m’empêcher de vous demander de vous séparer de votre ”surmoi” illusoire pour chercher un sens profond à votre vie. Cette épreuve que nous partageons, séparés physiquement de notre famille, doit nous faire réfléchir à plus d’un titre …

En premier lieu, il est temps de répondre sans entrave au stade 4 de l’épidémie : frontières, cafés, commerces, restaurants, écoles, universités et lieux de culte fermés jusqu’à nouvel ordre, toutes ces décisions politiques drastiques, sont dictées pour limiter la propagation insolente du virus et pour éviter qu’un pic important de malades contaminés ne puisse bénéficier de soins appropriés à cause de la saturation de nos hôpitaux et leur sous-équipement en lits de réanimation pointue.

On ne peut repousser les limites d’une pandémie sans éveiller la conscience de gens pourtant avertis, pour qu’ils comprennent qu’il est inutile de se bousculer dans les rayons de supermarchés, comme si c’était l’apocalypse finale qui les attendait. En cette période délicate, il est utile de rappeler à chacun que nous risquons plus le trépas par la contagion que par la sous-alimentation …

En second lieu, après l’obéissance, il ne faut pas sombrer dans l’ennui le plus profond et le pessimisme le plus noir en considérant que la vie est dorénavant une prison dorée où les captifs que nous sommes devenus, sont heureux d’échapper au couloir de la mort. De statut de victimes en sursis de repos éternel, il nous faut considérer être des rescapés en survie provisoire, déterminés à aider notre prochain à s’inscrire dans la chaîne du bonheur, de la solidarité et du réconfort …

En troisième lieu, il est terrible qu’en 2020, l’on ne puisse plus comprendre notre monde, tant il fût dérégulé par l’humain qui aura dénaturé, spolié et brutalisé les fonds marins, l’écorce terrestre et la couche d’ozone. Aujourd’hui, nous ne payons qu’un faible tribut à la planète, en retour des sévices continus que nous lui avons infligée …

Enfin, en ces temps exceptionnels qui voient la vie s’arrêter à cause d’un virus de quelques microns, j’exhorte les dirigeants les plus puissants du monde entier à autant se mobiliser pour la pauvreté et la famine des autres sous-citoyens de l’univers, à stopper les conflits qu’ils créent pour monnayer leurs armes et à laisser de côté l’injustice et la cupidité afin de léguer à nos enfants et aux leurs, un monde plus serein, où le monde exécrable de la finance ne sera plus le maître arrogant et impitoyable qu’il a toujours été jusqu’alors …

C’est bien pourquoi, sous l’effet de l’immédiate conscience de cette catastrophe, provoquée certainement par des mains malveillantes en raison de la partie du monde infestée en premier, la terre entière sera confinée après l’Asie et l’Europe de l’Ouest. La guerre bactériologique est testée, déclarée, mais la justice divine fera que ce sera, dès demain, un retour à l’envoyeur …

Je ne peux achever ma chronique sans rappeler qu’un confinement prolongé auprès des siens est finalement une conjoncture heureuse. On peut donner libre cours à ses caprices, être autorisé à faire ses courses, regarder un film, peindre, écrire ou faire du vélo d’appartement. Et surtout, l’on garde espoir que dans quelques temps, tout sera réinitialisé : bonheur, projection vers un avenir plus rose, retrouvailles avec enfants, famille et amis desquels le méchant coronavirus nous avait séparés.

Et à juste titre, en songeant à toutes ces victimes contaminées, décédées sans avoir pu saluer leurs proches, je ne peux m’empêcher de penser à mes grands-parents, à leur fin de captifs humiliés, hantée de spectres d’incompréhension, de souffrance, de misérabilité et d’indignité.

J’accuse, j’accuse, oui j’accuse, encore jusqu’à aujourd’hui la République de Bourguiba, d’avoir lancé un virus sur le trajet du couple beylical, encore plus meurtrier que le Corona : le virus de la Dictature. Et même s’il m’est arrivé au cours de ma vie, d’être accablé par ses effets collatéraux, je console mon for intérieur, en lui exprimant que notre bourreau, s’estimant immunisé à vie contre les turpitudes de la vie politique, avait péri après avoir éprouvé les mêmes sensations de trahison, de délaissement et de chagrin immense.

Si loin qu’un être humain s’enfonce en ses impressions dominatrices, tous les sentiers de son rêve utopique le ramènent aux clairières de l’angoisse ... (Fernando Pessoa, dans le livre de l’intranquillité.)

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