Les scènes qui nous parviennent d'attroupements devant les bureaux de poste pour cause de mandats suscitent d'abord la stupeur en raison de l'absence totale de protection des personnes contre le risque de la contagion.
Mais on note aussi un manque d'anticipation et l'inexistence de la moindre organisation : organisation qui incombait aux bureaux de poste, mais peut-être pas seulement. Car l'heure n'est pas au cloisonnement des responsabilités. Elle est plutôt à la solidarité dans la vigilance.
Enfin, ce qui, peut-être, nous incombe tous, c'est que nos concitoyens de condition très modeste soient préservés de l'image dégradante que beaucoup d'entre eux offrent d'eux-mêmes, sans doute du fait du besoin extrême en ces circonstances, mais aussi du fait de certaines habitudes anciennes qui se sont perpétuées, qui ont même été entretenues ici ou là, parce qu'elles ont leur pendant dans des comportements indignes du côté de certains "bienfaiteurs" attitrés.
Espérons donc que, pour toutes ces raisons, des actions seront entreprises qui nous protégeront de la calamité, dans la diversité de ses visages.