1. Cette contre-performance de fragilité macro-financière n'est pas une ''nouvelle'' si surprenante comme certains le considèrent. Il aurait suffi d'observer la non-soutenabilité de la dette publique depuis les 5 dernières années, et l’étroitesse de l'espace fiscal qui en découlait, ainsi que l'évolution du risque-Pays dans sa composante financière.
Il aurait suffi aussi de suivre les dégradations successives de la notation souveraine par Moody's et Fitch depuis bientôt 4 ans, dont quelques composantes dans le tableau ci-dessous sont prises en compte.
2. Dire qu'en 2008 la Tunisie fut ''classée première au monde'' en la matière sans indiquer les critères et l'organe de classement, serait inutile. En fait, on pourrait même en dire plus.
La Tunisie n'avait pas été si affectée directement et immédiatement par la crise des sub-primes comme certains autres pays comme l’Algérie et les pays du Golfe. C’était entre-autres dû simplement à la répression financière et au régime de change administré.
Les effets sur le volume commercial et l'investissement ont commencé à avoir lieu en Tunisie à partir de 2009, stimulés par les effets de report des événements du bassin minier en 2008.
Les données de l'époque, encore disponibles in WDI montrent même une augmentation de la capitalisation financière durant quelques mois entre 2007 et 2008, et on ne se rappelle pas que des intermédiaires financiers avaient quitté le marché ou annoncé la faillite comme dans beaucoup d’autres pays émergents.
3. Les 4 variables utilisées dans ce classement sont retenues pour la construction d'un Indice Composite de solidité financière. Cependant, la solidité/vulnérabilité/résilience requiert d'autres variables additionnelles, habituellement retenues.
4. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème. Au contraire, c'est une raison pour le gouvernement actuel en soit plus conscient des enjeux et fasse de véritables réformes.