Mongi Marzouk est l'un des rares ministres qui pratique la transparence et qui l’érige presque en dogme, ce qui lui vaut de nombreuses inimitiés dont celles des « engraissés », race bovine qui a toujours été allaitée au sein généreux de l'Etat tunisien…et dont les caprices ont toujours été prestement satisfaits....
Personne fort discrète, travailleur acharné, très en retrait par rapport aux arcanes de la politique politicienne, il est très peu porté sur le show et le buzz, art qu’il ne semble pas affectionner et dont il ignore les techniques les plus élémentaires.
Il est fort possible que certains aigris dont la méchanceté n'est jamais gratuite aient associé sa transparence à une forme de naïveté, habitués à être traités avec mépris et condescendance, ils semblent être gênés aux entournures par la franchise du ministre et cherchent par tous les moyens, discrètement abjects, à le clouer au pilori....
Jadis, quand la famille royale squattait les avions de Tunisair, mis gentiment à leur disposition, pour faire des emplettes à Paris ou à Dubaï, ils n'osaient jamais l'ouvrir.... Aujourd'hui, ça les horripile qu'un ministre aille rejoindre à Paris sa famille pour fêter avec les siens l'Aïd, sans commettre aucun délit et sans bénéficier d'aucune faveur et qu'il le communique lui-même alors que rien ne l'y obligeait….
Le tollé et la levée de boucliers qui en résultèrent et qui alimentèrent médias et réseaux sociaux sont à mettre à l’actif de personnes soit sincèrement indignées soit poussées à réagir avec une virulence dont ils sont coutumiers par quelques forces mystérieuses dont les relations houleuses avec le ministre sont désormais un secret de polichinelle.
Si les premiers ne sont pas à blâmer, les seconds, par contre, œuvrent de concert avec des milieux très contrariés par le changement de ton qu’ils remarquèrent depuis que le nouveau ministre de l’énergie s’est penché sur des dossiers éminemment équivoques…
Le fait de rendre public certaines affaires louches les a agacés si bien qu’ils espérèrent quelque faux-pas, une maladresse…pour sonner la charge et appeler à la rescousse leurs fantassins !!!
Ce qui compte le plus pour moi, ce sont les qualités morales de l'homme, ses vertus, son courage à affronter la corruption et les biens mal acquis dans un secteur peuplé par les prédateurs et les lobbies mafieux, je sais reconnaître les hommes d'honneur si bien que je ne me laisse jamais entraîner dans les procès d'intention fondés sur une mauvaise foi grosse comme une montagne....
Il faut toujours se méfier de la bien-pensance locale, elle est payée rubis sur l’ongle…Au fait, a-t-il commis un crime impardonnable ????Vous ne voyez pas que la réaction est nettement disproportionnée par rapport à une faute extrêmement anodine ????
Je n'ignore pas que je vis dans un pays où le préjugé l'emporte sur l'argument, où le populisme a dévasté les esprits, où le raisonnement est souvent alambiqué et où un péché véniel devient un motif pour crucifier une personne honorable qui a osé, faut-il en parler, foutre un bon coup de pied dans la fourmilière des clans mafieux....
Ça, ce n'est rien, c'est trois fois rien, je vous le concède, n'est-il pas rémunéré pour nettoyer les écuries d'Augias, alors… qu'il assume leurs foudres quand il commet deux erreurs, oui, car selon mes honorables concitoyens, il en a commis deux : aller à Paris après concertation et accord de Fakhfakh (il n'est pas parti incognito dans la soute à bagages) et être un binational....
Bref, il est rare que je juge les personnes selon des vertus qu'ils ne possèdent pas, et je suis rarement le courant quand je sais où se terre la mauvaise foi (pas la vôtre, mais celle de ceux qui veulent le descendre), de plus controversés que lui, qui ont commis de vrais délits, n'ont alimenté aucune polémique, allez savoir pourquoi !!!!!
Je ne vais pas longtemps m’attarder sur ce que je considère une campagne, l’énième, de dénigrement ciblant un ministre dont la probité morale ne fait pas l’ombre d’un doute, néanmoins, je voudrai rappeler, et ce n’est pas pour polémiquer, que si… :
nous étions tous si honnêtes, si exemplaires dans notre conduite, si tatillons, si sévères envers ceux qui s'arrogent indûment droits et privilèges, si critique envers corrupteurs et corrompus, si intègres, si dévoués à notre travail, si soucieux des deniers publics et de la manière dont ils doivent être dépensés, si solidaires en période de crise et de vaches maigres, si loquaces quand des fripons et des coquins détournent les fonds publics, si impétueux quand il s'agit de défendre la veuve et l'orphelin, si radicalement opposés à tous les démagogues, populistes et fascistes, si tenaces à défendre la liberté de l'autre avant la nôtre, si prolixes à condamner tous les excès, tous les abus, tous les passe-droits, si prompts à dénoncer le clientélisme, le népotisme, le régionalisme, les malversations, les malandrins, si rigoureux quand il est question de bonne gouvernance, de bonne gestion, de rectitude morale, si imprégnés des valeurs du vivre-ensemble dont découle nécessairement le sens civique....
Alors, oui, nous serions un peuple qui mérite respect et admiration…Les vœux pieux ne font pas nécessairement les bons arguments et la mauvaise foi est ce chemin tortueux dans lequel s'ensable souvent l'hystérie démagogique…
Quand une critique est sincère, dénuée d'arrière-pensées, je peux la tolérer et l'admettre et je peux considérer que l'erreur du ministre nécessite réparation…Mais quand les réactions sont disproportionnées, excessives, outrancières, indélicates et d'une extrême fourberie... Alors, je comprends qu'il y a anguille sous roche et que c'est une campagne orchestrée pour affaiblir un ministre qui dérange.
Faites ce que vous dîtes, vous serez peut-être un jour meilleurs…et crédibles.