A L'attention du président Saied (Corrigé indicatif)

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Monsieur le président, cher collègue

Veuillez trouver ci-après le corrigé indicatif de l'épreuve de l'examinateur Marc Perelman que vous avez passée le 23 juin 2020 sur France 24.

Q1 : Quelle était la question ? Il faut laisser l'examinateur poser sa question, toute la question avant de répondre. Sinon, on peut répondre à côté et/ou passer pour quelqu'un qui a une très faible capacité d'écoute.

Q2 : Il y a eu quelques annonces de projets, 350 millions d’euros. Est-ce que vous espériez plus ? Ici, il faut détourner la question : "nous ne sommes pas venus demander des aides financières, nous sommes venus consolider le partenariat" et on peut enchaîner avec tout le bla bla de "la coopération mutuellement profitable".

Q3 : Les excuses de l'ancienne puissance d'occupation ! Attention, c'est la question piège par excellence. Il faut un peu ménager le pays dont on est l'invité mais sans renoncer (surtout) aux droits de son propre pays.

Exemple de réponse donnée à titre indicatif :" nous voulons développer un partenariat franc et durable et à ce propos, aucune question n'est taboue à commencer par celles des excuses.

J'ai préféré cependant surseoir à cette question car l'atmosphère en Tunisie est plutôt passionnée depuis quelques temps et il serait bon de la reprendre de manière apaisée lorsque les choses se seront calmées".

Q4 : Espérez-vous une reprise du tourisme ? Il ne faut pas rappeler les cas de personnes contaminées mais au contraire, vendre et promouvoir la réussite relative du pays.

Toute réponse brumeuse du genre "d'autres solutions" et autres idées extralucides que nous aurions téléportés devant le conseil de sécurité est une réponse inadaptée.

Q5 : Est-ce que l'intervention turque en Libye est un danger ? La réponse doit être nuancée. L’intervention Turque n'est pas tombée du ciel, c'est le gouvernement (encore) légitime qui a fait appel à eux et depuis cette intervention, Tripoli est épargnée et on n'y enregistre plus de victimes civiles ni de bombardements d'infrastructures.

Cela étant, aucune intervention étrangère ne saurait être acceptable et le sort des Libyens doit revenir aux seuls libyens".

Q6 - Q7 : Est-ce que Ghannouchi se prend pour un second chef d'Etat ? Est-ce que Ennahdha cherche à grignoter votre pouvoir et vous affaiblir ? Je vous remercie de me poser ces questions même si elles relèvent de la politique intérieure.

La question de la communication du président de l'ARP avec Sarraj a fait l'objet d'un débat au sein même de l’assemblée et au-delà de qui a commis une faute ou une mauvaise appréciation, tout le monde a réaffirmé son attachement à une seule politique étrangère de la Tunisie.

Par ailleurs, Ennahdha, ou tout autre parti, peut être tentée d'influencer la carte politique, c'est un peu normal, c'est le jeu politique mais je voudrais rassurer tous nos partenaires, la démocratie tunisienne est sur la bonne voie et je suis là pour défendre ses institutions et ses fondements.

Q8 : Tataouine est en feu ? Comment voyez-vous les choses ? Attention à tout ce qui pourrait ajouter du feu sur l'huile, enfin de l'huile sur le feu, bref du feu sur le feu. Il ne faut pas aller dans le sens du journaliste mais casser son hypothèse en la relativisant "Oui, la région de Tataouine est un peu agitée par des élans revendicatifs assez pressants.

Je les comprends et je comprends l'impatience de ces jeunes et j'ai déjà appelé au calme et à un effort de tous pour que les protestations soient canalisées et protégées.

Je vais d'ailleurs dès mon retour me pencher sur la question, une question certes brûlante mais un peu normale dans un pays en profonde transition. Voilà pour les principaux axes, cher collègue. Vous pourrez toujours enrichir les réponses par des exemples ou des illustrations qui vous sont propres. Eviter les références académiques assommantes ou historiques pédantes.

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