La montée du populisme en Tunisie et ailleurs…

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Le populisme, pris dans le sens conventionnel, est une stratégie guidée par l'accumulation de « points politiques » à travers un discours et des actions adressés à la plus grande masse populaire supposée être à moindres capacités d’abstraction et de conscience de la réalité ou dépourvue de l'information requise qu’une minorité ou élite.

Le discours populiste est généralement à forte dose de subjectivité et de raccourcis intellectuels qui tronquent nécessairement la réalité et ses complications et ne sont valides que lorsqu’ils sont relativement superficiels, voire non suffisamment rigoureux.

Comme lorsqu'on généralise fortuitement, ou l'on interprète l'histoire en la faussant, ou l'on se martyrise pour des aspects formels et faux exploits. C’est pour cela qu’ils sont facilement compréhensibles, se présentent comme alternatives au discours rigoureux et se propagent à mesure que la conscience collective est controversée et que l’élite politique en place est peu crédible.

Quant aux actions populistes, elles sont généralement aux dépens de l’argent public et de l’efficience des institutions officielles. Ce faisant, les populistes font en sorte que la population soit confrontée à l’élite (d'ailleurs leurs paires et références ne sont jamais des experts reconnus, à moins qu'un opportunisme les a attitrés), que cette dernière soit écartée, voire décrédibilisée, et que la conscience collective soit calcifiée.

Les mouvements populistes montent à mesure que les crises sociales et économiques sont structurelles, et que l’élite intellectuelle ne joue pas son rôle.
A vrai dire, tous discours et actions politiques sont entachés de populisme, mais à des degrés différents.

En effet, les autorités non-populistes n’ont perduré qu’en autocratie, alors que celles en démocratie n’ont jamais été réélues comme le chancelier Chrétien démocrate Schröder, qui a quitté le pouvoir depuis 2005, ainsi que ses alliés les verts, au profit de Merkel qui a bénéficié de ses réformes impopulaires.

Or, « être réélu » est la fonction-objectif de tout acteur politique selon la littérature de l’économie politique et de l’économie institutionnelle, car c’est sa rationalité.

Enfin, le constat que l’acteur politique est réélu, ne correspond jamais à un populisme qui dilapide l’argent public, détruit les institutions de l’Etat et évince l’élite. C’est l’histoire moderne qui le montre. C’est pour cela que je ne suis pas très pessimiste face à la montée du populisme en Tunisie.

En fait, on peut tromper tout le monde une fois. On peut tromper une personne tout le temps. Mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps.

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