A ses débuts, le journal Charlie Hebdo s'appelait Hara Kiri. Hara Kiri, comme son successeur Charlie, faisait des caricatures. Un jour, Hara Kiri caricatura la mort du général De Gaulle. Saisie de ces caricatures, la justice française prononça la dissolution du journal.
Le 17 novembre 1970, il fut interdit de publication et donc de faire à nouveau usage de son titre. L’univers de sens mobilisé par la justice française tenait à une sorte de sacralité de la personne du Général.
Pour contourner l’interdiction, les journalistes de Hara Kiri décidèrent de reparaître sous un nouveau nom, rappelant leur mésaventure avec “le grand Charles”. Ils choisirent ainsi de s’appeler “Charlie”.
Aujourd’hui, c’est ce même Etat français qui interdit à Hara Kiri de “blasphémer” de Gaulle qui encourage Charlie à traiter ainsi le prophète des Musulmans. Et c’est le Chef de l’Etat français en personne qui estime que ceux qui adoptent - vis-à-vis de ces caricatures du prophète - l’attitude qui fut celle de la justice française vis-à-vis de celles de De Gaulle - est un “extrémiste fanatique” qui ne peut plus vivre au sein de la République.
Cette République de la “France des Lumières”.