Ce qui est convenu d’appeler ‘’Effet-Mandela’’ décrit un ‘’faux souvenir’’ partagé par tout le monde ou une majorité de personnes. Outre le fait qu’on perd de vue certaines composantes d’évènements mémorisés à mesure qu’ils sont anciens, la propagation de ‘’faux souvenirs’’ devient aussi facile que l’information est incompatible avec les croyances et convictions personnelles.
L’effet-Mandela, paru en 2009, concerne initialement plutôt ceux de bonne foi ayant eu une confusion entre les informations et leurs dates pour croire que Mandela serait décédé en prison durant les années 1980, alors que la date de son décès était 2013 après avoir eu le Prix Nobel en 1993.
Cependant, dans un contexte où certains industriels de l’opinion publique misent sur la désinformation et la provocation d’évènements peu pertinents, ou banalisent des risques réels de destruction des acquis collectifs, ou passent outre les bonnes questions, la masse de la population risque ce type de confusion entre ‘’information et interprétation’’, entre ‘’ordinaire et extraordinaire’’, et entre ‘’ vrai et faux’’ à travers plusieurs mécanismes comme certains chroniqueurs et intervenants dans l’espace public dont la mission, par la répétition, le culot/audace et l’autisme est de sélectionner certaines composantes des évènements, ne font que détruire la mémoire collective, qui est déjà courte, et donc la capacité collective à l’égard du présent et aussi du future.