Dix ans que nous savourons. Dix ans que nous sondons le sens. Dix ans que nous expérimentons.
Dix ans que, comme de beaux diables, nous bataillons pour nos idées. Dix ans que de l’ancien monde nous subissons le souffle putride d’un râle qui n’en finit pas. Dix ans que, malgré les périls, nous célébrons des matins radieux et sereins.
Dix ans que la mêlée nous fait perdre le flambeau. Et dix ans que nous le ramassons pour le porter plus haut. Dix ans que l’épopée, nous la recommençons. Dans chaque « merci » que secrètement nous échangeons.
Que l’autre soit là, qu’il respire le ciel grand ouvert sur sa tête, Et que dans ses gestes affranchis se fait entendre comme un appel, A rompre le joug encore et encore : Quelle joie, quel réconfort !
Quelle force invincible aussi face à tous marchands de peur, Face à tous adorateurs de totems, à tous nostalgiques de servitude. Dix ans : c’est le bel âge pour un enfant !
Et même si sa naissance ne fut pas issue d’un mariage en tout point licite, C’est le nôtre : il a belle allure et les cheveux au vent.