Méditerranée, “morte nostrum” : un terrorisme de l’indifférence ?

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Depuis le début de l’année 2015, l’Europe ne cesse de compter ses morts et ses blessés, victimes des multiples opérations terroristes commises de part et d’autre de la Méditerranée par des individus et des groupes aux motivations politico-religieuses, prétendant lutter contre l’hégémonie de « l’Occident judéo-chrétien » [2] .Au sein des sociétés européennes, ces vagues d’attentats suscitent, à juste titre, émotion et indignation, relayées généralement par de vastes mobilisations sur des registres unanimistes et patriotiques.

À chaque fois, les personnalités publiques, les leaders d’opinion, les activistes associatifs ou les simples citoyens mettent en avant une rhétorique « universaliste », opposant le camp des défenseurs de la Liberté avec un « L » majuscule aux ennemis de la démocratie, ces derniers prenant pour cible les emblèmes et les symboles de notre « civilisation humaniste ».

Si ces réactions passionnelles à « la menace terroriste » paraissent à la fois compréhensibles et légitimes, elles soulèvent néanmoins la question d’un humanisme européen « à géométrie variable » ou, disons-le plus simplement, d’une moindre sensibilité européenne aux drames humains, en particulier à ceux qui sortent de sa sphère de « civilisation ».

Sans verser nécessairement dans une comptabilité macabre ou dans une compétition victimaire, force est d’admettre qu’au cours des 15 dernières années le nombre de morts ou de disparus en Méditerranée est sans commune mesure avec le nombre de victimes du terrorisme sur le territoire européen, sans que cela provoque pourtant de vastes courants de protestation ou de mobilisation au sein des opinions publiques ou chez les responsables politiques européens.

En effet, selon l’Organisation internationale pour les migrations (oim), depuis 2000 plus de 22 000 migrants seraient morts en Méditerranée en tentant de gagner l’Europe, soit environ 1 500 décès par an [3] .Aujourd’hui, toutes les deux heures, un migrant en moyenne meurt en Méditerranée  [4] .

Imaginons un seul instant ce que cela représenterait politiquement et socialement si ces 22 000 morts étaient des victimes ordinaires du terrorisme : l’Europe connaîtrait alors une crise institutionnelle sans précédent, favorisant la montée des courants autoritaires et xénophobes, voire la mise en place de régimes dictatoriaux.

Sur ce plan, il est clair que les bilans macabres des milliers de naufragés morts en Méditerranée ne viennent guère perturber le fonctionnement routinier des institutions européennes et des gouvernements nationaux qui, au contraire, adoptent depuis plus de 20 ans des politiques restrictives, contribuant très largement à aggraver les conditions de traversée des migrants et à augmenter ainsi le nombre de victimes.

Le drame terrible du 21 avril 2015 au large des côtes libyennes (entre 800 et 900 morts selon les sources) — qui, il est vrai, a suscité une vague d’émotion dans les pays européens — n’a pas changé grand-chose dans la « gouvernance » de l’UE en matière migratoire : la logique sécuritaire et protectionniste a très largement été confirmée et même renforcée, au détriment d’une politique réaliste, respectueuse de la dignité des migrants [5] .

Pire, le procès est fait à ceux qui, parmi les partenaires européens, osent suggérer l’adoption d’un véritable programme de sauvetage et de protection des migrants et des réfugiés. Ceux qui avancent une telle proposition sont mis sur le banc des accusés pour laxisme et sabotage de la politique migratoire de l’Union européenne et des États membres, et sont montrés du doigt comme «les mauvais élèves de la classe européenne ».

Les 2 000 morts ou disparus en Méditerranée enregistrés pour les quatre premiers mois de 2015 (chiffre 30 fois supérieur à celui de l’année précédente)  [6] n’y ont rien changé : après avoir essuyé quelques larmes devant les caméras de télévision, les dirigeants de l’Union européenne se sont montrés inflexibles.

Preuve de cet « humanisme très sécuritaire », l’inquisition contre l’Italie, conduite par de hauts fonctionnaires de l’Union européenne et surtout par la plupart des dirigeants des pays membres, une inquisition qui évoque à certains égards celle qui est menée aujourd’hui contre la Grèce dans le domaine financier et qui n’est pas exempte de préjugés culturalistes sur les attitudes et les comportements des « Sudistes de l’Europe », renvoyés caricaturalement aux images de « piètres gestionnaires », de « cancres de l’UE » ou encore de « je-m’en-foutistes » des procédures européennes : « Les Italiens sont très laxistes dans leur façon de contrôler leurs frontières, ce qui encourage de plus en plus de migrants à se risquer dans un tel voyage », déclarait en 2013 un dirigeant du Parti conservateur britannique [7] .

Cette critique, qui peut apparaître excessive et isolée, est généralement reprise de manière à peine voilée par les responsables politiques nationaux [8] et les dirigeants de l’Union qui ont œuvré à saborder — c’est le moins qu’on puisse dire — l’opération italienne Mare Nostrum dont le bilan, avec du recul, est loin d’être négatif.

On se souvient qu’au lendemain de la catastrophe maritime de Lampedusa en octobre 2013, dans laquelle 366 migrants avaient péri, le gouvernement italien avait décidé de lancer une opération de sauvetage des naufragés, en recourant notamment aux moyens humains et matériels de la marine de guerre (marina militare).

Temporaire à ses débuts, l’opération Mare Nostrum (octobre 2013-octobre 2014) a finalement été prolongée pendant plusieurs mois, au point de se hisser au rang de véritable « politique publique de sauvetage », selon une logique combinant à la fois des registres sécuritaires (dissuader les personnes de migrer clandestinement, interpeller les trafiquants et les passeurs) et humanitaires (venir concrètement en aide aux naufragés).

Au total, cette opération a bénéficié d’un budget, relativement élevé, de 9 millions d’euros par mois, faisant appel principalement aux équipements, aux ressources et aux savoir-faire de la marine de guerre et de l’aviation militaire italiennes (900 personnes) et couvrant une zone d’intervention assez vaste (100 milles nautiques à partir de Lampedusa), permettant ainsi des interventions au large des côtes libyennes et tunisiennes, où surviennent la majorité des naufrages et des drames humains [9] .

Si les associations de défense des droits de l’homme ou d’aide aux migrants et aux réfugiés ont par le passé souvent critiqué Mare Nostrum en raison de son caractère sécuritaire, elles reconnaissent toutefois son bilan « globalement positif » en termes d’assistance aux naufragés et de préservation des vies humaines. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (hcr) a d’ailleurs lui-même déploré l’arrêt de cette mission en octobre 2014, se disant « préoccupé par l’annonce de la fin de l’opération italienne Mare Nostrum […] sans la mise en place d’aucune autre opération similaire au niveau européen pour la recherche et le sauvetage. Le risque sera sans doute augmenté pour les personnes qui tentent la traversée vers l’Europe en quête de sécurité. Cela pourrait également générer davantage de décès en mer parmi les réfugiés et les migrants » [10] .

Au total, Mare Nostrum aurait secouru plus de 150 000 migrants, soit environ 400 par jour, et interpellé plus de 350 passeurs et trafiquants. Mais il est vrai également que cette opération a reposé presque entièrement sur la bonne volonté italienne, qui, outre l’absence de solidarité des autres pays européens, a dû faire face à de très nombreuses attaques de dirigeants de l’Union. Faute de soutiens suffisants des États européens, l’Italie a dû mettre fin à l’opération Mare Nostrum après un an de fonctionnement, laissant la place à l’opération Triton — d’abord nommée Frontex Plus — menée sous l’égide de l’Union via l’agence Frontex.

Malgré les apparences, Triton ne constitue pas la continuité de l’opération Mare Nostrum mais davantage son « détricotage » et son démantèlement partiel, comme le relève un responsable d’Amnesty International: « Quel que soit son habillage, Triton n’est pas une opération de recherche et de sauvetage mais de surveillance » [11] En deux mots : une logique de sauvetage a minima pour une logique de dissuasion sécuritaire a maxima, car, si les États européens ont désormais accepté de partager la responsabilité des opérations en Méditerranée, c’est avec des moyens humains, matériels et financiers considérablement réduits par rapport à Mare Nostrum : moins de personnels, moins de bateaux et d’avions, un budget relativement dérisoire (2,9 millions d’euros par mois) et surtout une zone d’intervention qui se limite aux eaux territoriales européennes (moins de 30 milles nautiques à partir des côtes italiennes et maltaises), ce qui exclut le large des côtes libyennes et tunisiennes, régions maritimes pourtant dangereuses où se produisent la plupart des naufrages des bateaux de migrants.

En somme, la « philosophie » de Triton résume bien la doxa européenne en matière migratoire: « beaucoup de sécurité, un peu d’humanité ».

Dès le départ, les associations avaient mis en garde l’Europe sur les « risques humains » d’une telle politique de démantèlement de l’opération Mare Nostrum. Malheureusement, les faits leur ont donné raison : en quelques semaines les décès et les disparitions de migrants en mer ont augmenté de manière vertigineuse, transformant la Méditerranée en un « vaste cimetière », selon l’expression du Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme [12] .

Et ce n’est pas le « carnage maritime » du 21 avril (entre 800 et 900 morts en pleine mer, majoritairement des Érythréens et des Somaliens) qui aura contribué à changer cette orientation hyper-sécuritaire : lors du « Sommet européen » du 24 avril 2015, passé le temps de la compassion convenue et de la colère scénarisée, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé en chœur leur attachement à l’opération Triton et à une gestion sécuritaire, voire militaire, de l’espace maritime méditerranéen, comme s’il suffisait de détruire les embarcations des passeurs et de jeter ces derniers en prison pour mettre définitivement fin à un problème humain.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est allé jusqu’à proposer un modèle d’intervention militaire inspirée de l’opération Atalante, menée contre les pirates au large des côtes somaliennes, et qu’il souhaite transposer en Méditerranée [13] .

Cette approche guerrière de la question des naufragés est régulièrement dénoncée par les spécialistes des migrations internationales qui, outre la critique des traitements inhumains qu’elle est susceptible d’entraîner, pointent du doigt ses effets pervers, à l’instar de Danièle Lochak : « Je pense par exemple à ce discours qui consiste à dire qu’il faut mettre fin à l’activité des passeurs et que tout rentrera dans l’ordre. C’est l’affirmation la plus stupide et la plus hypocrite qui soit. D’abord, s’il y a des passeurs, c’est que des personnes ont absolument besoin de recourir à leurs services à cause de la fermeture de toutes les routes légales et sûres pour venir en Europe. Ensuite, les moyens évoqués pour éradiquer leur activité supposent de livrer une véritable guerre, d’utiliser les armes de la guerre. Enfin, à supposer que l’on stoppe leur activité, cela signifie que les gens qui ont recours à ces passeurs ne pourront plus sortir de là où ils sont. Ils seront torturés, tués et enfermés sur place au lieu de mourir en Méditerranée, puisque aujourd’hui c’est le choix qui leur est laissé » [14] .

Le plus grave étant que cette série de décisions européennes qui prétend réduire le nombre de naufrages et de drames humains en pleine mer ne relève pas exclusivement d’une « réaction à chaud », mais elle s’inscrit plus profondément dans une vision idéologique de la gestion de l’espace méditerranéen qui confine presque à la myopie politique, symptomatique de cette « synergie des égoïsmes » continentaux, nationaux et régionalistes.

Qu’on songe au double discours des États européens — et plus particulièrement de la France — qui, dès 2011, se sont faits les hérauts de la libération du « peuple syrien » face au régime dictatorial de Bachar el-Assad et qui, à l’exception de pays comme la Suède et l’Allemagne, multiplient les entraves aux demandes de visas formulées par des individus et des familles fuyant à la fois la répression d’État et la violence extrême des groupes djihadistes.

Pire, ils laissent un État comme le Liban — qui ne s’est toujours pas relevé de sa guerre civile et qui connaît actuellement une profonde crise économique, sociale et politique (vacance de la présidence de la République depuis deux ans) — supporter presque seul le coût humain du conflit syrien : un million de réfugiés syriens accueillis depuis 2011 sur le territoire libanais pour une population totale d’à peine 4 millions d’habitants ; c’est comme si la France ou la Grande-Bretagne recevait en l’espace de quelques mois plus de 15 millions de réfugiés ! [15] Comme le note le rapport d’Amnesty International : « Les gouvernements européens ont offert trop peu d’autres solutions envisageables à ces personnes. Ils n’ont proposé que peu de places de réinstallation et n’ont accueilli pour raisons humanitaires qu’un nombre très limité de réfugiés syriens qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Irak et en Égypte. Plus de 3,9 millions de réfugiés ont été recensés dans les pays voisins de la Syrie et en Égypte. Depuis 2013, les pays de l’ue ont offert 40 137 places de réinstallation ou pour raisons humanitaires (chiffre datant du 12 mars 2015), dont 30 000 en Allemagne » [16] .

Ces manifestations d’égoïsme continental (l’Europe forteresse) [17] sont souvent corrélées à des expressions d’égoïsmes nationaux agissant au sein même de l’espace européen. Nous signalions précédemment le mépris développé par certains États de l’Union européenne — notamment ceux du Nord — à l’égard des politiques migratoires et d’asile des pays du Sud, accusés de « laxisme méridional », avec tous les clichés culturalistes et xénophobes que cela suppose : manque d’organisation, absentéisme des personnels, défaut de vision à long terme, propension à gaspiller les finances publiques, faible souci de la sécurité du continent européen au profit d’arrangements clientélistes…

Les préjugés culturels ont la vie dure. Plus grave encore, ils produisent des effets palpables sur les relations interétatiques, expliquant l’ostracisme dont sont parfois victimes les pays du sud de l’Europe.

En guise d’illustration, la perception opposée, sinon différenciée, qu’ont les associations et les États européens quant aux résultats de l’opération italienne Mare Nostrum. Si les premières tirent un bilan « globalement positif » de l’opération italienne qui aurait permis de sauver de nombreuses vies humaines, les seconds ont tendance à la clouer au pilori, lui reprochant même d’avoir suscité un « appel d’air » ou un « effet d’aspiration » : « Accusée d’une part d’avoir aggravé les conditions de la traversée de la Méditerranée pour les clandestins, Mare Nostrum a aussi été vivement critiquée pour avoir créé un pull-factor par les pays membres de l’Union européenne. Autrement dit, il y aurait un double impact négatif de Mare Nostrum. Le premier est celui d’avoir détérioré les conditions de traversée des clandestins en les sauvant. En effet, les passeurs présents sur le continent africain enverraient les clandestins sur des embarcations encore plus précaires, persuadés que Mare Nostrum leur viendrait en aide. Le deuxième, venant des pays européens, est celui du pull-factor, c’est-à-dire de l’incitation d’émigrer que l’opération favoriserait en sauvant la vie des immigrés. Deux arguments quelque peu douteux » [18] .

Enfin, ces égoïsmes continentaux et nationaux se manifestent à l’intérieur même des États par des débats publics contradictoires sur la question du sauvetage des naufragés qui, dans des cas comme celui de l’Italie, se traduisent aussi par une véritable fracture territoriale.

La dénonciation du « laxisme méridional » tend à devenir un registre dominant dans la vie politique italienne, brandi par les partis et les leaders d’opinion du nord de l’Italie, qui en font l’un des thèmes majeurs de leurs mobilisations politiques et électorales, accusant le « Sud » de gaspiller l’argent public au profit des migrants et des réfugiés au détriment des nationaux et des « vrais Italiens ».

Sur ce plan, il convient de souligner que les élus italiens des régions littorales et frontalières, notamment de Sicile, font preuve d’une « étonnante résistance citoyenne », devant affronter simultanément les critiques de leurs « collègues nationaux » et celles des représentants des États européens, comme le soulignait Giusi Nicolini, la maire de Lampedusa, dans une lettre rendue publique en octobre 2013 : « Je ne comprends pas qu’une telle tragédie puisse être considérée comme normale, comme s’il était possible de ne pas être obsédé chaque jour par l’idée, par exemple, que onze personnes dont huit très jeunes femmes et deux garçons de 11 et 13 ans meurent tous ensemble pendant un voyage qui aurait dû être pour eux le début d’une nouvelle vie […]. Je suis indignée par le sentiment d’habitude qui semble avoir envahi le monde, je suis scandalisée par le silence de l’Europe qui vient de recevoir le prix Nobel de la Paix, et qui est silencieuse face à une tragédie qui fait autant de victimes qu’une guerre. Je suis de plus en plus convaincue que la politique d’immigration européenne considère ce bilan de vies humaines comme un moyen de modérer le flux migratoire, quand ce n’est pas un moyen de dissuasion » [19] .

Toutefois, le tableau des « réactions européennes » au problème des naufragés en Méditerranée n’est pas totalement pessimiste. Preuve en est les nombreuses mobilisations citoyennes et mouvements pétitionnaires qui se sont développés au sein des sociétés européennes au lendemain des drames du printemps 2015 [20] .Au-delà des répertoires humanitaires et charitables, ces mobilisations ont donné lieu à une véritable critique des politiques européennes restrictives en matière migratoire et d’asile, et aussi à des propositions constructives qui pourraient, à terme, porter leurs fruits.

Désormais, la question de l’ouverture de voies légales et sûres en Méditerranée pour les migrants et les réfugiés n’est plus totalement taboue, même si elle reste cantonnée dans des discussions menées à l’intérieur des sphères intellectuelles, académiques et dans les « boîtes à penser » d’experts, avec une influence encore très limitée sur les décideurs politiques et les faiseurs de politiques publiques : « Sans doute faudra-t-il attendre encore un peu, que l’opinion publique n’en puisse plus décompter les milliers de morts aux portes de l’Europe, pour que le sujet se fasse une petite place dans le débat », note sur un registre « pessimo-optimiste » Catherine Wihtol de Wenden [21] .

Signe des temps, cependant, les défenseurs d’une ouverture partielle ou totale des frontières européennes ne présentent plus leur argumentation au nom d’une utopie humaniste et universaliste, mais d’abord comme une réponse pragmatique aux nouveaux défis migratoires et sécuritaires de l’Europe, tant il est vrai que le « terrorisme de l’indifférence » pourrait s’avérer plus destructeur pour la conscience européenne que toutes les autres formes de terrorisme.


Notes

[1] “L’ONU accuse l’UE de transformer la Méditerranée en ‘vaste cimetière’”, Libération/AFP, 20 avril 2015, http://www.liberation.fr/monde/2015/04/20/l-europe-sommee-d-agir-apres-un-nouveau-drame-en-mediterranee_1253122

[2] À titre personnel, nous récusons totalement cette notion d’« Occident judéo-chrétien », em-ployée par les islamistes radicaux, comme par l’extrême droite européenne, en raison de ses relents culturalistes et essentialistes. Voir GEISSER, Vincent, “Chrétiens d’Orient, musulmans d’Occident : du devoir de solidarité à la critique salvatrice des ‘puristes’ de l’identité” (éditorial), Migrations Société, vol. 23, n° 133, janvier-février 2011, pp. 3-10.

[3] ORGANISATION INTERNATIONALE POUR LES MIGRATIONS, Fatal Journeys. Tracking lives lost during migration, Genève, 2014, http://publications.iom.int/bookstore/free/FatalJourneys_CountingtheUncounted.pdf. Voir également BORDENET, Camille ; ZERROUKY, Majid, “Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédie”, Le Monde.fr, 20 avril 2015, http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/20/en-2015-un-migrant-meurt-toutes-les- deux-heures-en-moyenne-en-mediterranee_4619379_4355770.html

[4] AMNESTY INTERNATIONAL, La honte de l’Europe : des réfugiés et des migrants continuent de mourir en mer, Londres : Amnesty International, 2015, 22 p.

[5] Cf. STROOBANTS, Jean-Pierre, “Face aux naufrages en Méditerranée, les Vingt-Huit convoquent un sommet extraordinaire”, Le Monde du 24-4-2015.

[6] Depuis le début de l’année 2015, de nombreux drames humains se sont produits en Méditerranée. On citera entre autres : 34 personnes ont péri en mer le 22 janvier ; 330 les 8 et 9 février ; une dizaine le 4 mars ; plus de 800 le 21 avril, une dizaine dans les premiers jours de mai, soit un total de plus de 2 000 morts pour les six premiers mois de l’année. Voir ORGANISATION INTERNATIONALE POUR LES MIGRATIONS, Fatal Journeys. Tracking lives lost during migration, Genève, 2014, http://publications.iom.int/bookstore/free/FatalJourneys_CountingtheUncounted.pdf.

[7] “Lampedusa : l’UE fustige ‘l’Italie laxiste’”, Le Figaro, 3 octobre 2013, http://www.lefigaro.fr/ flash-actu/2013/10/03/97001-20131003FILWWW00619-lampedusa-l-ue-denonce-le-chaos-italien.php

[8] “Migrants : guerre des mots entre la France et l’Italie”, AFP/Libération, 15 juin 2015, http://www.liberation.fr/societe/2015/06/15/cazeneuve-pas-de-blocage-de-la-frontiere-a-vintimille-mais-respect-des-regles-europeennes_1330069

[9] Pour une présentation synthétique de l’opération Mare Nostrum, voir le texte d’Amnesty International cité en note 4.

[10] Cité par GARREAU, Marion, “Triton, la nouvelle opération de surveillance des frontières euro-péennes”, Le Monde du 31-10-2014.

[11] BERGER, Nicolas, directeur du Bureau européen d’Amnesty International, interrogé par Jean-Pierre Stroobants, “En Méditerranée, les Européens changent leur stratégie face aux migrants”, Le Monde du 31-11-2014.

[12] “L’ONU accuse l’UE de transformer la Méditerranée en ‘vaste cimetière’”, Libération/AFP, 20 avril 2015, http://www.liberation.fr/monde/2015/04/20/l-europe-sommee-d-agir-apres-un-nouveau-drame-en-$mediterranee_1253122.

[13] “L’UE planche sur dix actions pour les migrants en Méditerranée”, Libération/AFP, 20 avril 2015.

[14] Lochak, Danièle, propos recueillis par Mathieu Blard, Bondy Blog, 10 juin 2015, http://bondyblog.liberation.fr/201506100001/daniele-lochak-il-faut-supprimer-le-dispositif-dublin-mais-il-faut-surtout-supprimer-frontex/

[15] Cf. GEISSER, Vincent, “Avec vous, mais pas chez nous ! Ambivalences françaises à l’égard des réfugiés syriens” (éditorial), Migrations Société, vol. 25, n° 149, septembre-octobre 2013, pp. 3-10.

[16] AMNESTY INTERNATIONAL, La honte de l’Europe : des réfugiés et des migrants continuent de mourir en mer, op. cit., p. 7.

[17] AMNESTY INTERNATIONAL, Le coût humain de l’Europe forteresse, Londres : Amnesty International, 2014, http://www.amnesty.org/en/documents/EUR05/001/2014/en/

[18] MOREL, Florence, “Triton : l’échec de la politique européenne de contrôle des frontières”, Le Taurillon dans l’Arène, 15 décembre 2014, http://www.taurillon.org/triton-l-echec-de-la-politique-europeenne-de-contrôle-des-frontieres

[19] “La lettre déchirante de la maire de Lampedusa”, http://rue89.nouvelobs.com/2013/10/04/ document-lettre-dechirante-maire- lampedusa-246298

[20] À titre d’illustration, on citera la campagne Contre les naufrages en Méditerranée : des ponts, pas des murs. Appel au président de la République et à tous les élus, organisée du 20 au 30 mai 2015, soutenue par une centaine d’associations (http://www.gisti.org/spip.php?article4942), et la lettre ouverte Morts en Méditerranée : le déshonneur du Conseil européen, signée par une trentaine d’associations françaises et européennes (http://www.gisti.org/spip.php?article4935).

[21] Citée par BAUMARD, Maryline, “Migrants : et si ouvrir les frontières générait de la richesse ?”, Le Monde, supplément Culture & Idées, 25-6-2015.

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