Il faut avouer que la spécificité française en matière de liberté d'expression est quand même bizarre. D'une part on sacralise cette liberté, elle est associée à la démocratie et à ces fameuses valeurs de la République, et d'autre part on tente de l'encadrer, de la corseter quand elle ne va pas dans le sens dominant.
Une inégalité juridique qui apparaît plus comme une hypocrisie, voire une machine de guerre contre une communauté.
La Cour européenne des droits de l'homme a pourtant tranché en 2018. Elle était claire sur ce sujet en condamnant tout propos pouvant potentiellement heurter des sentiments confessionnels et des communautés religieuses, au nom de la paix sociale.
Après le récent discours de Macron, les appels au boycott se sont multipliés, et la contestation s'étend dans plusieurs pays arabes. Bien que j'estime que le boycott des produits français soit un luxe qu'on ne peut se permettre, en tout cas en Tunisie (pour diverses raisons), je reste convaincu que c'est un moyen de pression pacifique et légitime, à la différence de l’embargo (pratiqué par les grandes puissances pour affamer des populations entières).
C'est une forme de liberté d'expression, dont les soi-disant défenseurs de la liberté tentent de confisquer. Là, je pense aux chalghoumistes qui ne ratent aucune occasion pour afficher leur servilité.