L’Allemagne rejoint Israël sur le banc des accusés pour génocide... L’évolution perverse de l’impérialisme occidental

La répétition de l’histoire peut sembler tragique, voire grotesque. On peut se demander comment une telle folie apparente peut se répéter. Mais l’explication est simple quand on comprend que la force motrice est la même.

L’accusation portée contre l’Allemagne par la Cour internationale de justice cette semaine pour avoir aidé à commettre un génocide à Gaza est vraiment honteuse. L’Allemagne a été traduite en justice par le Nicaragua pour avoir facilité le génocide d’Israël à Gaza en violation de la Convention sur le génocide de 1948.

Cette convention a été créée à la suite du massacre de six millions de Juifs par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Seulement 79 ans après la fin de cette guerre, l’État allemand est à nouveau sur le banc des accusés pour complicité dans un génocide en cours à Gaza commis par un État juif autoproclamé d’Israël.

Cela semble être un tournant choquant et déplorable dans l’histoire. De mémoire d’homme, l’Allemagne est à nouveau accusée de crimes abominables contre l’humanité.

Ce qui est encore plus honteux, c’est que les autorités allemandes nient qu’Israël commette un génocide et que l’Allemagne défend noblement la sécurité d’Israël en vertu d’une obligation spéciale en raison de son odieux holocauste de la Seconde Guerre mondiale.

La prétendue justification de l’Allemagne pour soutenir Israël est une perversion stupéfiante de l’histoire.

L’affaire contre l’Allemagne cette semaine est incontestable, comme l’était l’affaire précédente intentée contre Israël par l’Afrique du Sud en janvier devant le même tribunal des Nations Unies à La Haye. Une décision définitive du tribunal sur les deux affaires est en attente.

Néanmoins, l’opinion publique mondiale est déjà d’accord avec de nombreux experts internationaux du droit et des droits de l’homme pour dire que le siège militaire de la bande de Gaza par Israël équivaut à un génocide et intègre de multiples violations du droit international. D’où la culpabilité de l’Allemagne.

Au cours des six derniers mois, la destruction gratuite du territoire palestinien par Israël a fait plus de 33 000 morts, dont plus de 14 000 enfants et 10 000 femmes. Le nombre réel de morts est probablement supérieur à 46 000 étant donné que 13 000 personnes sont portées disparues sous les décombres ou enterrées dans des tombes anonymes. On craint qu’il y ait jusqu’à 100 000 morts dans les mois à venir alors que la famine et la maladie s’intensifient.

L’Allemagne est le deuxième plus grand fournisseur d’armes à Israël après les États-Unis. L’Allemagne représente près d’un tiers de toutes les importations d’armes israéliennes.

Le siège meurtrier et aveugle de Gaza par Israël, impliquant une politique délibérée de famine massive de plus de deux millions de personnes, n’aurait pas eu lieu sans le soutien militaire crucial des États-Unis et de l’Allemagne.

Mais tout aussi important que les machines à tuer et les munitions est le soutien politique indéfectible fourni par l’Allemagne, les États-Unis et tous leurs alliés occidentaux. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Berlin, Washington, Londres, Paris et d’autres capitales occidentales continuent d’affirmer qu’Israël ne commet pas de génocide. Comme le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz répète le mantra cynique et mensonger sur le droit d’Israël à l’autodéfense.

Ce qui se passe à Gaza est un bain de sang perpétré par les puissances impérialistes occidentales. Les États-Unis et tous leurs alliés occidentaux sont complices de crimes de guerre flagrants. En direct à la télévision tous les jours, et pourtant les méprisables médias occidentaux aseptisent et atténuent assidûment l’horreur. Dans n’importe quel monde sain d’esprit, les gouvernements occidentaux et leurs « médias d’information » contrôlés par les entreprises devraient être irrémédiablement condamnés pour leur complicité.

Cependant, la culpabilité de l’Allemagne prend une signification profondément troublante et honteuse, tout comme celle du régime sioniste. Au nom des millions de victimes de l’Allemagne nazie, le génocide de Gaza est perpétré avec une truculence et une suffisance méprisables au-delà des mots. Il est tout à fait diabolique que le meurtre de masse historique des Juifs par l’Allemagne soit maintenant répété sur d’autres par un État qui prétend être juif – et rendu possible par l’Allemagne. Vous pouviez difficilement inventer cette obscénité.

Il faut aussi comprendre que l’horreur perpétrée à Gaza n’est qu’un élément d’une éruption toxique de crimes impérialistes actuellement en cours à travers le monde.

En Ukraine, les impérialistes occidentaux de l’axe de l’OTAN mènent une guerre par procuration contre la Russie en utilisant un régime néonazi corrompu dirigé par un président fantoche nominalement juif qui est impliqué jusqu’aux yeux dans le blanchiment d’argent, la fraude et l’escroquerie. L’Allemagne est le deuxième plus grand fournisseur d’armes du régime ukrainien après les États-Unis.

Il y a huit décennies, l’Allemagne nazie a déployé des fascistes ukrainiens pour exterminer les Juifs et les Slaves, faisant jusqu’à 30 millions de morts parmi les citoyens soviétiques. Le régime ukrainien contemporain glorifie ces collaborateurs nazis. Les États-Unis ont déployé les mêmes fascistes ukrainiens après la Seconde Guerre mondiale pour mener une guerre secrète contre l’Union soviétique pendant la guerre froide.

Ainsi, l’Allemagne et les États-Unis, ainsi que d’autres puissances occidentales, poursuivent des crimes historiques profondément enracinés par le biais de leur guerre par procuration contre la Russie.

Les mêmes États voyous impérialistes permettent l’agression israélienne contre l’Iran, la Syrie et le Liban. Le bombardement meurtrier par Israël de l’ambassade d’Iran à Damas au début du mois a été une violation particulièrement flagrante du droit international. La barbarie du régime fasciste israélien est pleinement rendue possible et encouragée par ses protecteurs occidentaux. L’ironie amère est que Washington et Berlin font des remontrances à l’Iran pour qu’il fasse preuve d’un « maximum de retenue » alors qu’Israël attaque ouvertement sa souveraineté et assassine ses citoyens.

Pendant ce temps, les États-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne cajolent le Japon pour qu’il rejoigne leur alliance militaire afin de provoquer la Chine. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a été fêté à Washington cette semaine où il a signé de nouvelles mesures militaires belliqueuses visant la Chine et la Russie. Kishida a lié l’Ukraine à l’Asie, affirmant que si la Russie gagnait la guerre en Ukraine, la Chine prendrait le contrôle de l’Asie de l’Est. Le serviteur japonais a raison à moitié. Les régions sont en effet liées, non pas par l’inconduite présumée de la Russie et de la Chine, mais par l’impérialisme dirigé par les États-Unis que le Japon sert lâchement.

L’impérialisme occidental et le fascisme ont bouclé la boucle en un laps de temps incroyablement court de l’histoire. Près de 80 ans après la défaite du Japon lors de la guerre du Pacifique au cours de laquelle il a été responsable de près de 20 millions de morts en Chine, Tokyo est à l’avant-garde de nouveaux plans visant à mener une guerre nucléaire potentielle contre la Chine. La perversion du Japon se joignant aux États-Unis dans cette entreprise après que ces derniers eurent largué deux bombes atomiques sur son peuple en 1945 est un autre rebondissement écœurant de l’histoire.

Les crimes monstrueux de l’Allemagne nazie et du Japon fasciste sont aujourd’hui réhabilités parce que les mêmes forces servent les intérêts géopolitiques impérialistes d’aujourd’hui.

Les rebondissements et les contradictions de l’histoire se cristallisent cependant en une seule force historique. Tous les crimes, la barbarie, les effusions de sang et le danger d’une guerre mondiale catastrophique sont la cause des puissances impérialistes – au premier rang desquelles les États-Unis et leur quête insatiable de domination hégémonique.

L’échec historique et l’effondrement systémique du capitalisme occidental sont le moteur qui pousse le monde à la guerre à nouveau, comme ce fut le cas dans les périodes précédentes de l’ère moderne. Le génocide colonialiste, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, et maintenant l’abîme de la Troisième Guerre mondiale.

L’Allemagne sur le banc des accusés pour génocide avec Israël n’est pas aussi incongrue qu’il n’y paraît. Parce que l’impérialisme et le fascisme se déchaînent à nouveau à travers le monde. L’Allemagne et Israël sont tous deux membres de gangs du syndicat du crime, chacun avec ses mythes et ses alibis spécifiques.

La Russie et la Chine sont sans doute les deux nations qui ont le plus souffert du fascisme dans l’histoire. Il est tout à fait cohérent – sinon lamentable – que la Russie et la Chine soient aujourd’hui à nouveau confrontées aux mêmes forces.

L’Allemagne est une fois de plus du mauvais côté de l’histoire. Il en va de même pour les États-Unis et tous leurs vassaux occidentaux. Honte éternelle à eux.

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