Dans son article, Jean-Pierre Ryf, écrit : « Je pense donc que le professeur Ben Achour a commis une très grave erreur en favorisant la constitution actuelle en Tunisie ».
Voici ma réponse à Jean-Pierre Ryf.
Savez-vous M. Ryf que l'instance de la révolution que j'ai eu l'honneur de présider a présenté à l'Assemblée nationale constituante un projet de constitution qui a été rejeté et que certains députés du parti islamiste ont saisi cette occasion pour me couvrir d'invectives ? Si vous n'êtes pas capables de mener une recherche sérieuse sur cette question, je vous conseille d'aller interroger les députés de l'Assemblée nationale constituante et à leur tête le président Mustapha Ben Jaafar. Il saura vous renseigner.
Votre affirmation n'est rien de plus qu'une contrevérité qui ne repose sur aucun fait, ni aucune information honnête. Avez-vous écouté mes interventions télévisées à toutes les étapes d'élaboration de la constitution, notamment mes critiques de l'article 1er, de l'article 6 (À propos duquel j'ai réussi péniblement à introduire la liberté de conscience), de l'article 39 que j'ai farouchement combattu, précisément à cause de son caractère identitaire et religieux, pour ne citer que ces exemples ?
Avez-vous écouté mes conférences sur les vices rédhibitoires de la constitution à propos du fonctionnement des organes de l’État ? Avez-vous lu au moins mon livre : "Tunisie une révolution en pays d'Islam » dans lequel j'ai apporté une analyse critique détaillée de la constitution ? Avez-vous lu mes articles ou articles dans Leaders ou La Presse de Tunisie, pour ne considérer que la presse francophone qui vous est seule accessible ?
Votre seule source d'information est l'article de Mezri Haddad. Permettez-moi de vous dire que vos sources ne sont pas fiables. Lisez la mise au point que j'ai faite à propos de cet article malhonnête et mal informé.
Je vous rappelle enfin que je suis un défenseur des droits de l'homme et que je ne me permettrai jamais de proscrire un parti politique, quel qu'il soit, à condition évidemment qu'il se soumette aux principes de la république, notamment le principe de l'article 2 de la constitution concernant le caractère civil de l'État et s'interdise de recourir à la violence.
S'il doit y avoir une interdiction quelconque, cela ne peut pas être une interdiction générale, comme celle que vous préconisez, mais une interdiction, cas par cas, selon les circonstances.
Quant à vos propos, sur la compatibilité de l'islam et de la démocratie, c'est un dossier trop complexe qui nécessite un débat approfondi, certainement pas à travers les colonnes de Kapitalis.