Je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer, applaudir ou protester. Mais il est clair que c'est moins le "dialogue national" en tant que tel qu'il convient de récompenser que les acteurs qui ont défendu jusqu'au bout le processus constitutionnel. Car pendant que certains rêvaient de reproduire en Tunisie le scénario égyptien d'un coup d'Etat (le "Tamarod tunisien" suivez mon regard), d'autres au contraire appuyaient l'idée qu'il fallait aller jusqu'au bout des travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC) afin que la Tunisie soit la mère de la première constitution démocratique du monde arabe.
Une pensée émue pour mon ami personnel, Mustapha Ben Jaafar, le président de l'Assemblée nationale constituante, qui a l'eu l'intelligence de suspendre temporairement, en août 2013, les travaux constitutionnels, afin de forcer les acteurs antagonistes à s'asseoir à la table du dialogue national.
Cette décision historique de "suspension" a été l'une des clefs magiques qui a permis à la Tunisie d'éviter le coup d'Etat au cours de l'été 2013. Mais ça le jury du Nobel "occidentalo-centré" ne le dira jamais !
Fraternellement à tous mes amis tunisiens qui luttent depuis des décennies pour le triomphe de la démocratie en Tunisie et dans le monde arabe et qui restent les grands oubliés du Prix Nobel.
Je vous invite à écouter ou à réécouter le discours historique du 6 août 2013.