Ô toi qui as mis le feu au bûcher croyant ainsi éteindre tes colères et tes douleurs, as-tu bien dormi cette nuit ?
Ô vous qui avez livré un homme à la vindicte populaire, comment allez-vous ce matin ?
Ô vous qui avez attisé le feu et encouragé de vos cris et de vos imprécations la mise à mort d'un être humain, D'UN ÊTRE HUMAIN, avez-vous encore dans les narines l'odeur de la chair qui brûle ?
Ô toi qui as filmé et partagé ces images terribles d'un autre temps, pour la postérité dis-tu, que vas-tu faire de ta soudaine notoriété ?
Et vous, les partisans du OUI… MAIS, qu'allez-vous répondre à vos enfants lorsqu'ils vous poseront des questions sur la justice des hommes ?
Et… Et toi Djemel, Djimmy, de là où tu es, je t'en conjure, au nom de la fraternité pour laquelle tu t'es battu, aies l'ultime générosité de prier pour que les matins, tous les matins de notre pays, de tout notre pays, n'aient pas un goût de cendres.