Aujourd'hui 14 novembre 2021, bouclage des routes principales du pays, cadrillage policier, multiples barrages de forces sécuritaires pour vérifications d'identités des citoyens et l’hélico qui sillonne les airs. Des scènes qu'on croyait ne plus revoir !
Quant aux médias télévisés dits " nationaux ", pendant que la rue bouge et une large frange de la population est sortie exprimer sa colère contre les décisions unilatérales de Kaïs Saied, ils demeurent encore serviles au pouvoir : Silencieux et totalement déconnectés de ce qui se déroule dans le pays, ils nous rappellent leurs tics hérités de l'époque dictatoriale…
Voilà la démocratie, le respect de la constitution et de la libre circulation des citoyens tels que pratique le nouveau régime de Kais Saied.
La militarisation de la vie publique se met petit à petit en place et apparemment la leçon du passé n'a pas été retenue.
Où sont passé les grands barons de la corruption ? Où est la mise en place de tribunaux pour les juger ? Qu'est-ce qui empêche d'aller à des élections anticipées ou à un référendum populaire en vue de quel régime adopter ?
« Rabbi yostor » car beaucoup d'enthousiasmés « Kaisouniens » ne réalisent pas le danger qu'encoure le pays avec une pareille scission parmi les citoyens que les discours et les agissements de Kais Saied alimentent alors que la situation économique est en faillite.
Ce provisoire de "situation d'exception " que fait durer Saied et dont il montre qu'il n'est pas prêt à lui mettre un terme, ni lui fixer une date plafond, traîne le pays vers l'inconnu. Que craint Saied sachant que tous les Tunisiens n'acceptent plus la même composition de l'ARP mais qu'ils demandent à revenir à la légitimité constitutionnelle basée sur une séparation claire et distincte entre les institutions de l'Etat ?
Kaïs Saied, le professeur en droit constitutionnel, celui qui a oublié qu'avant il faisait l'éloge de la constitution de 2014; cette même constitution qui lui a permis d'être le Président de la République et dont il a juré sur le Coran de respecter et de protéger, le voilà qui se retourne contre par un coup d'Etat bien maquillé et croit pouvoir continuer à diriger le pays tout seul en excluant tout le monde, sans consultation aucune tout en s'appuyant sur les forces armées pour mettre à genoux ses opposants.
La Tunisie n'est ni le Soudan, ni l'Egypte, ni le Yémen et si Kaïs Saied croit pouvoir être le Sissi de la Tunisie, eh bien il se trompe parce que même ceux des Tunisiens qui, de bonne foi, le soutiennent aujourd'hui, demain vont comprendre la réalité de sa politique et vont demander aussi l'existence d'un Parlement.
Monsieur le Président, il y a de grands problèmes en Tunisie et ce n'est pas en allant dans un lycée à Ezzahra planter un arbre que vous allez montrer à l'opinion publique et à l'étranger que tout va bien en Tunisie, que l'atmosphère est calme et que les " oiseaux gazouillent " alors qu'un blocus des routes a été ordonné où des barrages de forces policières refoulaient les gens venant manifester pacifiquement leur désaccord avec votre politique.