Une parfaite illustration du discours disjonctif occidental.
La guerre d’Ukraine n’est pas accidentelle, résultant d’un dérapage fortuit ou d’un enchaînement incontrôlé des événements, ou pis d’un comportement impulsif d’un dirigeant éruptif. Non la guerre d’Ukraine constitue un objectif majeur de la stratégie contemporaine et, face à la débâcle de l’OTAN en Afghanistan, l’enjeu central du contrôle du Heartland, le centre du Monde, en application des préconisations de Halford John Mackinder, le fondateur de la géopolitique contemporaine.
Ce professeur de géographie à Oxford University (RU) estimait tout bonnement que quiconque contrôle l’Europe de l’Est commande le cœur du Monde.
Selon Mackinder, le Heartland qui représente les 2/12 de la terre est composé des continents euro-asiatiques et africains. Il est donc impératif de tenir ce Heartland, –vaste plaine s’étendant de l’Europe centrale à la Sibérie occidentale qui rayonne sur la Mer Méditerranée, le Moyen Orient et le sud de la Chine– et qui a constitué la voie par excellence des invasions mongoles de l’Europe du XIII e siècle et du XIV e siècle) de Gengis Khan et de Tamerlan.
L’enjeu est donc de taille et explique la formidable guerre psychologique engagée par les médias occidentaux pour discréditer la Russie, coupable d’avoir bravé le primat de l’Otan en Europe depuis l’effondrement du bloc soviétique, en 1989, en vue de briser net le grignotage atlantiste des anciennes marches de l’Empire soviétique (Pologne, Hongrie, Pays baltes etc..).
A ce titre, la guerre d’Ukraine, par ses excès de langage et ses omissions, a constitué une parfaite illustration du discours disjonctif occidental et révélé le tréfonds de la pensée d’une fraction de l’élite occidentale.
Désigné communément dans le jargon journalistique de « double standard », le discours disjonctif est un discours prônant la promotion des valeurs universelles pour la protection d’intérêts matériels. Il est en fait un discours en apparence universel mais à tonalité morale variable, adaptable en fonction des intérêts particuliers des États et des dirigeants. Dans un monde où l’hypocrisie n’est pas de mise, un tel double langage est plus crûment qualifié de duplicité ou d’hypocrisie.
De l’égarement de la pensée occidentale
Dans la guerre psychologique, les médias occidentaux s’en sont donnés à cœur joie pour diaboliser Vladimir Poutine.
Traiter le président russe de « criminel de guerre » est en effet de bonne guerre de la part de son rival américain Joe Biden, désireux de se livrer à une démonstration de force en trois directions :
• L’Ukraine, au-delà l’Europe, théâtre privilégié des manœuvres d’encerclement de la Russie depuis une décennie et victime à ce titre d’un jeu de billards à trois bandes.
• La Chine, pour tenter de la dissuader de se livrer à pareille opération en direction de Taïwan , que Pékin considère comme faisant partie partie intégrante de la Chine, dont elle avait été détachée arbitrairement lors de l’avènement du régime communiste.
• L’opinion étasunienne en campant une posture de chef de guerre, soucieux de ménager la croissance US et le budget des ménages en maintenant à bas prix le prix du carburant afin de ne pas compromettre les résultats des élections de mi-mandat US, de novembre 2022.
Au prix de faire les yeux de Chimène au boucher de Riyad, l’ordonnateur d’une décapitation de 81 opposants saoudiens, dans la semaine même de l’intervention russe en Ukraine, Mohamad Ben Salmane ; Un interlocuteur particulièrement recommandable du fait de ses états de service, l’équarrisseur du journaliste Jamal Khashoggi et co-agresseur du Yémen.
Toute honte bue, l’Occident a même dépêché deux de ses plus éminents représentants, –Emmanuel Macron, le président français de la Patrie des Droits de l’Homme et le britannique Boris Johnson, le pays doyen des démocraties occidentales de l’époque contemporaine–, à Riyad pour tendre la sébile, dans un remake de l’humiliant voyage à Canossa du Moyen Age, en vue de dédouaner aux yeux de leur opinion le sanguinaire wahhabite.
Ces quatre-vingt et une (81) décapitations ont porté à 220 décapitations le total des suppliciés saoudiens en un an, sans un murmure de protestations de la part des éditocrates volontiers sentencieux et moralisateurs par ailleurs, dès lors qu’il ne s’agit pas de leurs portefeuilles.
Sauf à être animé d’une mauvaise foi crasse, quiconque doté des rudiments de la stratégie planétaire ne pouvait ignorer que les États Unis ne resteraient pas inerte face à la débâcle de Kaboul, en Août 2021, particulièrement à son monumental impact psychologique sur le rôle dirigeant du leadership occidental sur le reste de la planète. D’autant plus impérativement que le reflux militaire atlantiste en Afghanistan s’est doublé de la percée russe en Afrique francophone avec la fin de l’opération française du Barkhane au Mali, tendant à accréditer l’impression d’une débandade des « anciens maîtres du monde ».
Sauf à être frappé d’amnésie précoce, anticiper, de surcroît, la réaction du Kremlin était chose d’autant aisée pour les Américains que l’une des crises majeures de l’époque de la guerre froide, la crise des missiles de Cuba, en 1962, avait précisément mis aux prises les États Unis et l’Union Soviétique d’alors, et, débouché sur le retrait concomitant des missiles soviétiques de Cuba et des missiles américains de Turquie, le flanc sud de l’Otan.
Pour avoir délibérément ignoré les règles de base de la gestion de crise, l’Ukraine, ce pays culturellement jumeau et frontalier de la Russie, a été amputé une première fois de la Crimée et de son importante base navale de Sébastopol, en 2014 ; Puis, huit ans plus tard, en 2022, de la région russophone du Donbass, désormais réduit à la 4eme semaine du conflit, au statut de futur ex-candidat potentiel au pacte atlantiste.
[De la tonalité du discours dominant à propos de la guerre d’Ukraine et de sa distorsion.}
Au diapason, dès l’intervention de la Russie contre l’Ukraine, le 24 Février 2022, les médias occidentaux ont pris fait et cause pour les Ukrainiens, dans un soutien sans nuance, célébrant des faits et gestes, qu’ils condamnent sévèrement ailleurs.
1 ère guerre en Europe ? Cocktails Molotov … Voyons voir
Mieux, pour galvaniser la solidarité avec la blanche Ukraine, ils mettront en exergue le fait que la guerre d’Ukraine est le premier conflit en Europe depuis la fin de la 2me guerre mondiale et l’effondrement du bloc soviétique, occultant délibérément la destruction de la Yougoslavie par l’Otan dans la décennie 1990, en vue d’éliminer toute structure pouvant faire barrage à l’extension du pacte atlantiste dans l’ancienne chasse gardée soviétique ; de même que la guerre de Géorgie en 2008, pour sécuriser un glacis de la Russie dans ses zones limitrophes. Un schéma identique à celui qui a provoqué l’intervention russe en Ukraine.
A l’unisson, les médias occidentaux s’émerveilleront de l’entraînement au maniement des cocktails Molotov par les femmes ukrainiennes, alors que dans d’autres temps et sous d’autres cieux, ils fustigeaient avec la plus extrême vigueur le lancer de pierre d’adolescents palestiniens contre des soldats israéliens, quand bien même les bombes incendiaires ont un effet infiniment plus dévastateur que des frondes palestiniennes.
La figure inversée du petit David palestinien terrassant avec une fronde le géant israélien Goliath provoque encore de nos jours de sueurs froides dans les chaudes chaumières de la bonne conscience occidentale.
Le remake des tirailleurs africains
Les Européens, particulièrement, habituellement grincheux à l’égard des migrants par crainte de leur « grand remplacement démographique », se sont ainsi portés volontaires par milliers pour l’accueil des réfugiés et la mobilisation d’importantes collectes de vivres et de fonds, sans conditionner, curieusement, cet élan de générosité au respect des valeurs professées précisément par les grandes démocraties occidentales… à savoir, notamment la libre circulation des personnes.
Dans le cas particulier de l’Ukraine, la liberté des Africains résidant dans ce pays en guerre, –une guerre à laquelle ils sont totalement étrangers–, de retourner dans leur pays d’origine, sans qu’il ait été possible de savoir si cette omission relevait d’un fâcheux oubli ou bien d’une posture de mépris… d’un mépris caractéristique des nantis face au sort des plus démunis.
Aucun pétitionnaire compulsif, qui dicte habituellement la règle du jeu, n’a protesté, à titre d’exemple –pour l’exemple- contre la volonté de Kiev d’enrôler les Africains résidant dans le pays dans la guerre contre la Russie en un vieux remake des « Tirailleurs africains » de la 1e Guerre mondiale (1914-1918). Embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, ces Africains feront office de « chairs à canon » pour défendre, paradoxalement leurs colonisateurs contre les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.
De la prégnance d’une posture proto-fasciste de discrimination : Le cas de la France
Sous des effets de robe et de plume, les survivances racialistes sont tenaces et vivaces en France, la « Patrie des Droits de l’Homme ».
Ainsi M. Jean Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale française, a eu l’outrecuidance de vanter l’immigration de qualité qui résulterait de l’afflux d’Ukrainiens en France par comparaison avec les Afghans, les Irakiens ou les Syriens.
M. Bourlanges, pourtant député Modem, une formation qui se revendique de la « Démocratie Chrétienne », a assuré que les Ukrainiens constitueraient en France une « immigration de grande qualité, dont on pourra tirer profit », faisant valoir qu’elle était composée « d’intellectuels ». Il en est résulté de ces propos qu’il existe de par le monde des réfugiés moins utiles sans doute en raison du fait qu’ils sont culturellement trop différents. Plus explicitement : Pas chrétiens ou pas Européens.
Dans la foulée, des commentateurs ont été conduits à distinguer « accueil de réfugiés » en parlant des Ukrainiens, mais « crise des migrants », quand il s’agit du sort des « basanés »…Irakiens, des Syriens ou des Afghans. Beaucoup de commentateurs et éditorialistes de renom se sont d’ailleurs paresseusement laissés aller à ces raccourcis conscient ou inconscient depuis le déclenchement du conflit le 24 Février 2022.
De l’extension du concept de Max Weber de la « violence organisée de l’état », de son détournement sur le plan international
Maîtres du Monde pendant six siècles, les états occidentaux se sont longtemps vécus comme les seuls véritables acteurs de la scène internationale, s’arrogeant, au plan international, le monopole de la violence légitime– une notion conceptualisée sur le plan par le sociologue allemand Max Weber, en 1919–. Non seulement de s’arroger ce monopole, mais de décréter le bien et le mal, sans juger si leur action est bonne ou mauvaise.
Depuis six siècles, toutes les interventions occidentales dans le tiers monde se sont en effet faites sous de faux prétextes masquant mal la supériorité que se font les Occidentaux que se font d’eux-mêmes par rapport aux autres civilisations. Des concepts qui masquaient mal en fait des visées prédatrices.
La colonisation occidentale de l’humanité a été justifiée par le concept saugrenue de « Fardeau de l’Homme blanc » ou de la « Charge d’aînesse », et, à l’époque contemporaine, dans l’ère post décolonisation par la notion d’« ingérence humanitaire », et sa variable « le devoir de protéger ».
Il en a été ainsi de la Libye, en 2911, dont la destruction a provoqué la déstabilisation de la zone sahélienne, jadis le pré-carré de la France.
Il en a été aussi de la destruction de la Syrie, l’année suivante, en vue de neutraliser l’ultime pays du champ de bataille avec le Liban à ne pas avoir pactisé avec Israël, qui a provoqué un flux migratoire avec son cortège d’attentats terroristes dans la sphère occidentale et une islamophobie corrélative.
Il en a été auparavant de l’Irak (2003), sous le fallacieux prétexte de la présence dans ce pays d’armes de destruction massive (ADM).
Telle est du moins l’impression qui prévaut au terme d’une étude exhaustive d’un demi-siècle d’ingérence occidentale en direction du monde non occidental.
Du vote africain à l’ONU lors du débat sur l’Ukraine
Une analyse du vote des pays africains lors du débat de l’Assemblée générale sur l’Ukraine, a révélé une défiance de l’Afrique envers l’Occident. Trente-cinq pays se sont abstenus de condamner l’« agression contre l’Ukraine », parmi lesquels dix-sept africains, dont le Sénégal, président en exercice de l’Union Africaine.
Se superposant à la décision de l’Union Africaine de suspendre Israël de sa qualité de membre observateur de l’organisation pan africaine, le vote africain sur l’Ukraine à l’ONU pourrait donner une indication sur le nouveau comportement de l’Afrique face à ses anciens colonisateurs, dans un paysage dévasté par trois années terribles (2020-2022) : Une pandémie mortifère et un confinement planétaire. Du jamais vu dans les annales de l’histoire contemporaine. Avec, en superposition, une guerre en Europe qui est en train de provoquer un nouveau bouleversement du monde.
A – Le Covid :
Concrètement pour le Tiers monde, le Covid a entraîné un double tarissement : le tarissement du flux migratoire et le tarissement des transferts de fonds. Une double peine en somme, matérialisée par une baisse de 85 milliards de dollars des transferts de la diaspora en deux ans (2020 et 2021). Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’exercice 2021.
Ainsi le Sénégal qui compte une diaspora de 600.000 personnes, les transferts de la diaspora, de l’ordre de 7 milliards de dollars, représentent 9,1% du produit intérieur brut, soit autant que l’aide publique au développement que ce pays reçoit des pays occidentaux. Au Sri Lanka, les transferts représentent 18% du PIB. En Haïti, où le premier ministre a été assassiné par des mercenaires, les transferts de la diaspora représentent 33% du PIB. L’Inde et le Pakistan, dont une forte concentration de leurs travailleurs expatriés se trouvent dans les riches pétromonarchies, ont particulièrement souffert du confinement entraînant une réduction considérable des revenus et partant des transferts.
B- Le sommet Europe-Afrique : un parfait exemple de la cécité occidentale
Le Covid n’est pas l’unique responsable de la recrudescence de la violence en Afrique, particulièrement contre la présence occidentale. Le sommet Union Européenne et Union Africaine qui s’est tenu le 19 février 2022 à Bruxelles est à cet égard éloquent de la cécité politique des dirigeants occidentaux.
L’Afrique, qui est à l’origine de la prospérité du Monde occidental, tant par la traite négrière que par l’exploitation des richesses du sous-sol du continent, … l’Afrique qui compte 50 états et dont la population s’élève à près d’un milliard de personne, ne dispose pas d’un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU. Pas même d’un strapontin.
Il en est de même de l’Asie, qui compte les 2/3 de l’humanité près de 4,5 milliards de personnes et abrite quatre puissances nucléaires (Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord) et deux puissances du seuil nucléaire (le Japon et l’Iran), ne disposent, quant à elle, que d’un siège permanent (Chine), alors que l’Occident en dispose de trois.
Épilogue
Équilibrer la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, d’une part, et la promotion des Droits de l’homme, d’autre part, thème de ce colloque, supposerait au préalable d’équilibrer les initiatives en provenance de l’hémisphère Nord et Sud, et de les traiter sur un pied d’égalité et non d’assigner les pays de l’hémisphère Sud à une obéissance aveugle aux injonctions du Nord.
Exalter par exemple la résistance ukrainienne…au même titre que la résistance palestinienne et non glorifier la résistance ukrainienne et criminaliser la résistance palestinienne.
Se plaindre du terrorisme islamique et soutenir « en même temps », en sous-main, les organisations terroristes, tel « Jabhat al Nosra, qui font du bon travail en Syrie » (Laurent Fabius dixit), sans pour autant sanctionner la responsabilité des parrains occidentaux et pétro-monarchiques des groupements terroristes islamiques, relève d’un mépris absolu des victimes. Une insulte à l’intelligence humaine et à l’éthique du commandement.
S’enthousiasmer pour l’Islam périphérique (Tchétchène, Ouïghour, Kurde, Makiste kabyle), mais demeurer mutique à l’égard des aspirations légitimes du peuple palestinien-, pourtant le noyau central du conflit entre le Monde arabe et l’Occident, la ligne de fracture majeure entre les deux rives de la Méditerranée, au-delà de l’Islam et de l’Occident.
Les réticences des pétromonarchies du Golfe à augmenter leur quota de production pétrolière, principalement l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, par fidélité avec leur engagement avec la Russie au sein de l’OPEP, témoignent également d’un nouvel état d’esprit, lequel- s’il perdurait- pourrait s’apparenter à une fronde muette.
L’Europe, certes, au-delà l’Occident, ne peuvent accueillir toute la misère du Monde. Et pourquoi donc, l’Afrique a-t-elle accueilli, contre son gré, toute la misère de l’Occident, ses proscrits, ses bagnards, au prix de sa dépersonnalisation, de sa dépossession, de l’extermination de sa population, du bouleversement de son écologie, de son économie et de ses coutumes ancestrales.
Pourquoi avoir opposé un silence poli aux protestations africaines contre la décision de Kiev de retenir en otage ses résidents africains, alors que l’opinion occidentale est saisie d’une peur panique d’un possible « Grand Remplacement » de la blancheur immaculée de sa population et de son inéluctable métissage ?
Alors que la guerre d’Ukraine paraît devoir induire un nouveau bouleversement du Monde, la question se pose, sans faux fuyant, loin du tapage médiatique orchestré par la formidable force frappe occidentale, visant à occulter toute pensée dissidente.
De manière subsidiaire, se pose la question de la responsabilité de l’Otan dans cette tragique affaire ukrainienne. En un mot pourquoi avoir poussé la Russie dans ses derniers retranchements ?
La couverture quasi hystérique de l’invasion russe de l’Ukraine dans les médias occidentaux révèle le besoin, autrefois dissimulé, de l’Occident de retrouver un état de grâce face à la calamiteuse guerre d’Irak (2003).
La normalisation collective monarchique arabe avec Israël ne doit pas faire illusion. Elle ne saurait occulter l’aversion profonde du peuple arabe envers cet arrangement interétatique d’un groupement d’autocrates sur la défensive.
N’en déplaise aux Occidentaux, qu’ils le veuillent ou pas, le véritable test de la crédibilité de l’Occident demeure la Palestine, qui gangrène depuis un siècle la relation entre l’Orient et l’Occident.
Bis repetita : Pourquoi avoir poussé la Russie dans ses derniers retranchements, au mépris des enseignements du stratège chinois Sun TZU dans son mémorable ouvrage « l’Art de la Guerre », toujours d’actualité ?
Dans cette ambiance de frénésie collective occidentale, le rêve de la France entretenue depuis le Général Charles de Gaulle à Emmanuel Macron de détacher la Russie de la Chine pour l’arrimer à l’Occident pour faire une « Europe de l’Atlantique à l’Oural », selon l’expression du général de Gaulle dans son discours de Strasbourg de 1959, s’est brisé sous les fracas des bombes russes sur l’Ukraine et de l’embargo corrélatif décrété par l’Otan contre la Russie.
« Il est dans la nature des soldats de se défendre quand ils sont encerclés, de se battre farouchement quand ils sont acculés et de suivre leurs chefs quand ils sont en danger », professait Sun Tzu dans son mémorable ouvrage « l’Art de la Guerre » (chapitre 11).
« On ne force pas un ennemi aux abois », avertissait-il, prémonitoire. (Chapitre 7)
De ce précepte empreint d’une grande sagesse, le stratège chinois en déduisait qu’il est plus avisé de ménager une porte de sortie à un adversaire acculé afin que ce dernier préfère la fuite et sauve la face, sinon il se bat avec la « rage du désespoir » au risque d’infliger des pertes sévères. Dans le cas d’espèce, en premier lieu à l’Ukraine, victime au premier chef, des turpitudes occidentales.