La plupart des gens sont déconcertés par ce qu’ est une crise énergétique mondiale, les prix du pétrole, du gaz et du charbon s’envolant simultanément et forçant même la fermeture de grandes installations industrielles telles que les produits chimiques, l’aluminium ou l’acier.
L’administration Biden et l’UE ont insisté sur le fait que tout incombe à Poutine et aux actions militaires de la Russie en Ukraine. Ce n’est pas le cas. La crise énergétique est une stratégie planifiée de longue date par les milieux politiques et corporate occidentaux pour démanteler les économies industrielles au nom d’un programme vert dystopique. Cette stratégie trouve ses racines dans la période bien antérieure à février 2022, date où la Russie a lancé son action militaire en Ukraine.
Blackrock pousse l’ESG
En janvier 2020, à la veille des confinements du Covid dévastateurs sur le plan économique et social, le PDG du plus grand fonds d’investissement du monde, Larry Fink de Blackrock [« BlackRock, l’encombrante conseillère de la Commission européenne ». Le Monde », 18 avril 2020], a publié une lettre adressée à ses collègues de Wall Street et aux PDG des grands groupes sur l’avenir des flux d’investissement.
Dans ce document, modestement intitulé « A Fundamental Reshaping of Finance », M. Fink, qui gère le plus grand fonds d’investissement du monde avec quelque 7 000 milliards de dollars gérés, annonce un changement radical dans investissements corporate. L’argent allait « passer au vert ». Dans sa lettre de 2020, qui a été suivie de près, Fink a déclaré :
« Dans un avenir proche - et plus tôt que la plupart des gens ne le prévoient - il y aura une réaffectation significative du capital… Le risque climatique est un risque d’investissement ».
De plus, il a déclaré :
« Chaque gouvernement, chaque entreprise et chaque actionnaire doit faire face au changement climatique ».
Dans une lettre distincte adressée aux clients investisseurs de Blackrock, M. Fink a présenté le nouveau programme de capital investissement. Il a déclaré que Blackrock se retirerait de certains investissements à forte teneur en carbone, tels que le charbon, la principale source d’électricité aux États-Unis et dans de nombreux autres pays. Il a ajouté que Blackrock passerait au crible les nouveaux investissements dans le pétrole, le gaz et le charbon afin de déterminer leur adhésion à l’Agenda 2030 des Nations unies sur le « développement durable ».
Fink a clairement indiqué que le plus grand fonds du monde commencerait à désinvestir du pétrole, du gaz et du charbon. « Au fil du temps », a écrit Fink, « les entreprises et les gouvernements qui ne répondent pas aux parties prenantes et ne traitent pas les risques liés au développement durable se heurteront à un scepticisme croissant des marchés et, à leur tour, à un coût du capital plus élevé ». Il ajoute que « le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les perspectives à long terme des entreprises… nous sommes à la veille d’une refonte fondamentale de la finance ».
Dès lors, les investissements dits ESG, qui pénalisent les entreprises émettrices de CO2 comme ExxonMobil, sont devenus à la mode parmi les fonds spéculatifs, les banques de Wall Street et les fonds d’investissement, dont State Street et Vanguard. Tel est le pouvoir de Blackrock. Fink a également réussi à ce que quatre nouveaux membres du conseil d’administration d’ExxonMobil se soient engagés à mettre fin à l’activité pétrolière et gazière de la société.
La lettre de Fink de janvier 2020 était une déclaration de guerre de la grande finance contre l’industrie des énergies conventionnelles. BlackRock a été l’un des membres fondateurs de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (lTCFD) et est signataire des UN PRI- Principles for ResponsibleInvesting un réseau soutenu par l’ONU d’investisseurs poussant à l’investissement zéro carbone en utilisant les critères très biaisés ESG- facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les décisions d’investissement. Il n’y a pas de contrôle objectif sur les fausses données ESG d’une entreprise. En outre, Blackrock a signé la déclaration du Vatican de 2019 préconisant des régimes de tarification du carbone. En 2020, BlackRock a également rejoint Climate Action 100, une coalition de près de 400 gestionnaires d’investissement gérant 40 000 milliards de dollars.
Avec cette lettre fatidique de janvier 2020, Larry Fink a déclenché un désinvestissement colossal dans le secteur mondial du pétrole et du gaz, qui représente des milliards de dollars. De plus , cette même année, Fink de BlackRock a été nommé au conseil d’administration du dystopique Forum économique mondial (WEF)[DAVOS] de Klaus Schwab, le nexus corporatif et politique de l’Agenda 2030 de l’ONU zéro carbone. En juin 2019, le Forum économique mondial et les Nations unies ont signé un cadre de partenariat stratégique pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Le WEF dispose d’une plateforme d’intelligence stratégique qui comprend les 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.
Dans sa lettre aux PDG de 2021, Fink a doublé l’attaque contre le pétrole, le gaz et le charbon. « Étant donné à quel point la transition énergétique sera centrale pour les perspectives de croissance de chaque entreprise, nous demandons aux entreprises de divulguer un plan sur la façon dont leur modèle économique sera compatible avec une économie nette zéro », a écrit Fink. Un autre dirigeant de BlackRock a déclaré lors d’une récente conférence sur l’énergie que « là où BlackRock va, les autres suivront ».
En deux ans seulement, jusqu’ à 2022, on estime que 1 000 milliards de dollars ont été retirés des investissements dans l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz dans le monde. L’extraction du pétrole est une activité coûteuse et l’arrêt des investissements externes par BlackRock et d’autres investisseurs de Wall Street signifie la mort lente de l’industrie.
Biden - un président de BlackRock ?
Au début de sa candidature présidentielle alors peu reluisante, Biden a eu une réunion à huis clos fin 2019 avec Fink qui aurait dit au candidat : « Je suis là pour aider ». Après sa réunion fatidique avec Fink de BlackRock, le candidat Biden a annoncé : « Nous allons nous débarrasser des combustibles fossiles… ». En décembre 2020, avant même son investiture en janvier 2021, Biden a nommé Brian Deese, responsable mondial de l’investissement durable chez BlackRock, au poste d’assistant du président et de directeur du Conseil économique national. Ici, Deese, qui a joué un rôle clé pour Obama dans la rédaction de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, a discrètement façonné la guerre de Biden contre l’énergie.
Cela fut catastrophique pour l’industrie pétrolière et gazière. Deese, l’homme de Fink, s’est employé à donner au nouveau président Biden une liste de mesures anti-pétrole à signer par décret dès le premier jour, en janvier 2021. Ces mesures comprenaient la fermeture de l’énorme oléoduc Keystone XL, qui acheminerait 830 000 barils par jour du Canada jusqu’aux raffineries du Texas, et l’arrêt de toute nouvelle concession dans la réserve naturelle de l’Arctique (ANWR). Biden a également réintégré l’Accord de Paris sur le climat que Deese avait négocié pour Obama en 2015 et que Trump a annulé.
Le même jour, M. Biden a déclenché une modification du « coût social du carbone », qui impose à l’industrie pétrolière et gazière la somme punitive de 51 dollars par tonne de CO2. Cette seule mesure, prise en vertu d’une autorité purement exécutive sans le consentement du Congrès, a un effet dévastateur sur les investissements dans le pétrole et le gaz aux États-Unis, un pays qui, deux ans auparavant, était le premier producteur mondial de pétrole.
Suppression de la capacité de raffinage
Pire encore, les règles environnementales agressives de Biden et les mandats d’investissement ESG de BlackRock sont en train de tuer la capacité de raffinage des États-Unis. Sans raffineries, le nombre de barils de pétrole prélevés dans la réserve stratégique de pétrole n’a aucune importance. Au cours des deux premières années de la présidence de M. Biden, les États-Unis ont fermé environ 1 million de barils par jour de capacité de raffinage d’essence et de diesel, en partie à cause de l’effondrement de la demande de pétrole, le déclin le plus rapide de l’histoire des États-Unis. Ces fermetures sont permanentes. En 2023, une capacité supplémentaire de 1,7 million de barils par jour devrait être fermée en raison du désinvestissement ESG de BlackRock et Wall Street et des réglementations de Biden.
Citant le désinvestissement massif de Wall Street dans le pétrole et les politiques anti-pétrole de Biden, le PDG de Chevron a déclaré en juin 2022 qu’il ne pensait pas que les États-Unis construiraient un jour une nouvelle raffinerie.
Larry Fink, membre du Conseil d’Administration du Forum Economique Mondial de Klaus Schwab, est rejoint par l’UE dont la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, notoirement biaisée, a quitté le Conseil d’Administration du WEF en 2019 pour devenir chef de la Commission Européenne. Son premier acte majeur à Bruxelles a été de faire adopter le programme européen « Zéro carbone » à horizon 2050. Cela a imposé des taxes carbone majeures et d’autres contraintes sur le pétrole, le gaz et le charbon dans l’UE bien avant les actions russes de février 2022 en Ukraine.
L’impact combiné du programme ESG frauduleux de Fink au sein de l’administration Biden et de la folie « zéro carbone » de l’UE est en train de créer la pire crise énergétique et inflationniste de l’histoire.